Abderrahim  Koumaa : « A Gabon Telecom, nous n’avons aucunement peur des audits »

( Le Nouveau Gabon) – Installé à la tête de la filiale de Maroc Telecom au Gabon en février 2015, le Marocain Abderrahim  Koumaa, directeur général de Gabon Telecom, présente les atouts de son entreprise dans les domaines de la 3G et de la 4G. Il est si sûr de la qualité de ses services qu’il ne craint pas l’audit annoncé par l’ARCEP, le régulateur télécoms, pour évaluer la conformité de la 4G offerte dans le pays.

Le Nouveau Gabon : Avec les technologies que Gabon Telecom met en place aujourd’hui, peut-on dire que vous êtes prêts à offrir les services pour connecter les objets ?

Abderrahim  Koumaa : Le Gabon était le premier pays à lancer les services de 4G dans la région. Et le souci des autorités gabonaises et de Gabon Telecom c’est que le maximum de populations puisse accéder aux services de l’Internet des objets. Il y a un grand effort qui a été fait pour élargir la couverture du réseau 4G, mais 45% des capitales des provinces sont desservies en 4G et le déploiement est en cours pour qu’en septembre 2015, toutes les capitales soient couvertes en 3G et 4G. Cela concerne le volet de la couverture réseau et pour que les populations puissent accéder à ces services de haut débit, il faut que les tarifs soient abordables. C’est pour cela qu’au mois de juin Gabon Telecom a baissé les tarifs de 50% pour ce qui est de la 3G et de la 4G. On a des forfaits Internet abordables. Les forfaits de 200 mégas à un giga par exemple sont en baisse de 50%. Ce qui permettra à une large portion de la population d’accéder à la connaissance et aux services de l’Internet haut débit.

 

LNG : Quelles sont les caractéristiques des infrastructures mises en place par Gabon Telecom pour offrir une meilleure qualité des services 3G et 4G ?

AK : Après l’obtention de la licence l’année dernière (2014), ce qui a été une réussite dans la région en favorisant l’investissement, parce que le prix de la licence était à un prix raisonnable, Gabon Telecom a pratiquement doublé le montant de ses investissements sur les infrastructures par rapport aux investissements de 2013 pour que l’opérateur puisse déployer la dernière technologie pour ce qui est de la 3G et 4G. Pour la 3G, on a la 3G+, la 3G+ HSDPA+ du Dual carrier qui permet d’atteindre jusqu’à 42 mégabits par cellules. C’est le dernier cri qui existe dans le monde. Sur la 4G, nous avons également déployé la dernière technologie 4G. Le régulateur pour sa part a mis à la disposition des opérateurs les fréquences en bandes 1800 MHz et en bande 800 MHz qui permettent une large couverture.

 LNG : Le 02 juin dernier, le régulateur télécoms a annoncé un imminent audit de la qualité de services de la 4G qu’offrent les opérateurs. Craignez-vous l’annonce de cet audit ? Remplissez-vous toutes les conditions pour offrir les services 4G au Gabon ?

AK : Le travail régulateur-opérateur est un travail continu pour améliorer la qualité de service rendue au client. Lorsque le régulateur fait un audit, c’est dans l’objectif de détecter les mauvaises qualités de service observées, les signaler aux opérateurs afin que ceux-ci s’améliorent. C’est une action continue d’amélioration. L’audit n’a pas un rôle de sanction. C’est surtout pour développer secteur et pour le confort du consommateur et de l’utilisateur. Donc, nous n’avons aucunement peur des audits. Au contraire, les audits nous permettent de nous améliorer.

LNG : Vous avez sur le marché des anciennes clés Internet et de nouvelles clés Internet pour les services de la 4G. Que feront les utilisateurs des anciennes clés Internet dont ils disposent ?

AK : Il y a normalement une action continue chez les clients pour changer leurs terminaux afin de bénéficier de plus de débits. Ceci parce que les anciennes générations de terminaux ne permettent pas l’accès aux dernières normes en la matière (3G et 4G). Mais, ces nouveaux terminaux offrent les services qui étaient offerts avant. Le volume est dans la carte SIM et non dans la clé. La clé, elle, a une capacité haut-débit et tous les clients qui ont une carte SIM ont accès à tous les volumes. Ceci de 200 mégas à l’illimité. Tous les clients ont accès à tous les débits et tous les forfaits. La baisse de tarifs demandée par le régulateur est ce que nous essayons de faire, parce que 50% de baisse c’est énorme. C’est rare que l’on trouve des baisses similaires. Le dernier maillon de la baisse concerne les terminaux. Conscients que les étudiants et une large partie de la population n’ont pas accès aux smartphones pour bénéficier des services de la 4G, Gabon Telecom a négocié un contrat avec un fournisseur de premier niveau pour avoir des smartphones à des prix abordables. Gabon Telecom a donc officiellement mis sur le marché au mois de juin un smartphone 3G de haut débit qui permet l’accès à Internet et aux réseaux sociaux. Ceci à un prix de 35 000 FCfa, l’équivalent de 52 euros. C’est parmi les prix les plus bas du marché, car actuellement les prix des smartphones de qualité tournent autour de 100 000 FCfa. Avec ce smartphone-là, nous souhaitons réduire la fracture numérique et permettre à une large partie de la population d’accéder aux services Internet. L’objectif c’est que toutes les populations puissent accéder à l’Internet haut débit. Et c’est également l’objectif des autorités gabonaises que le monde de la connaissance soit ouvert à tous pour développer les compétences. Et c’est tout bénéfice pour les opérateurs dont l’objectif est aussi d’avoir plus de rentabilité, même si on a une toute petite marge. C’est une économie de marché qui est connue.

 LNG : Quelles sont les dispositions prises par Gabon Telecom pour offrir la connexion Internet via la fibre optique aux entreprises qui se retrouvent dans les régions ?

AK : Nous avons parlé des baisses tarifaires du mobile, mais au mois de mars, il y avait également une baisse consistante des tarifs de la connexion via la fibre optique pour permettre aux entreprises et aux PME gabonaises d’être compétitives et d’avoir les mêmes services à des prix abordables. Effectivement, il y a donc un programme ambitieux pour déployer la fibre optique et la rapprocher au maximum de clients dans toutes les régions du pays.

 LNG : La data représente-t-elle l’avenir des opérateurs de téléphonie mobile ?

AK : L’Internet est un vecteur de croissance important pour lequel il faut se préparer. En termes de bande passante, l’Internet occupe entre 70% et 80% de nos capacités même s’il ne génère même pas 80% de notre chiffre d’affaires. Mais, nous sommes conscients que c’est le cheval de bataille pour l’avenir. Pour lire la suite de l’interview, cliquez ici.

Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum

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