Cameroun : La Banque mondiale prévoit 16,5 milliards de F.Cfa pour la restructuration de Camtel

(TIC Mag) – D’après les indiscrétions obtenues par TIC Mag auprès des cadres de la Banque mondiale, l’institution de Breton Woods prévoit d’investir 40 millions de dollars Us (24,7 milliards de francs Cfa) dans le secteur des TIC au Cameroun. Sur ces 40 millions de dollars Us, les deux tiers (26,6 millions de dollars, soit environ 16,5 milliards de francs Cfa) seront consacrés aux reformes sur la régulation des TIC et à la restructuration de Camtel, a confié à TIC Mag Carlo Maria Rossotto, coordonnateur régional et spécialiste des politiques de TIC à la Banque mondiale.

Pour la Banque mondiale, l’option retenue (sur les trois options de restructuration) par le groupe de travail interministériel en vue de la restructuration de la Camtel et que la Banque mondiale soutien est la transformation de Camtel en holding avec deux entités. La première, publique, qui s’occuperait de la gestion des infrastructures numériques et du réseau fixe ; et la seconde, publique-privée, pour la gestion et la commercialisation du réseau mobile et du FTTX (fibre optique à domicile ou au bureau). Avec la possibilité pour des investisseurs privés d’entrer dans le capital de la seconde entité. L’avantage ici, d’après la Banque mondiale, est que les investisseurs privés peuvent y investir pour apporter une plus-value conséquente à l’entreprise et à l’Etat.

Retour sur investissement à long terme

Le problème avec cette option, la nouvelle société créée aura deux modèles économiques. C’est ce qu’a expliqué Charles Hurpy, spécialiste des politiques de TIC à la Banque mondiale, jeudi dernier, 02 mars 2017, à Camtel et au Minpostel lors de l’atelier de haut-niveau sur les réformes à effectuer dans le secteur des TIC au Cameroun.

D’après ses explications, dans le premier modèle, pour le développement de la LTE, il y aura un investissement important à faire avec un retour sur investissement modéré sur le long terme. Pourtant, dans le second modèle, pour le développement du mobile (4G), cela nécessitera un investissement également important, mais avec un retour sur investissement plus élevé sur le court terme.

Dans ce cas, indique Charles Hurpy, la régulation sera très importante. Notamment en ce qui concerne le texte qui accorde la licence à Camtel ou à la nouvelle entité. Ceci afin de garantir une saine concurrence dans le secteur, argue-t-il.

Toujours côté régulation, la BM estime que certains outils de régulation (textes, modèles économiques, outils techniques de contrôle), notamment pour les réseaux de transport haut-débit et les stations d’atterrissement sont perfectibles et doivent être revues pour certains.

La réussite de cette option de restructuration de Camtel va également de pair avec « une transformation graduelle » des ressources humaines. Ce qui implique de ressources financières supplémentaires (qui ne peuvent qu’être apportées par l’investisseur privé, selon la Banque mondiale) pour recycler et former le personnel actuel.

Avec ces explications, l’on a une idée de la raison pour laquelle la Banque mondiale envisage de déloquer environ 16,5 milliards de francs Cfa pour les reformes sur la régulation des TIC et à la restructuration de Camtel.

Bientôt un incubateur TIC

Et quid des 1/3 restants ? Soit 8,2 milliards de francs Cfa. Ce montant pourrait être consacré au soutien des projets des jeunes dans le secteur du numérique et au développement des compétences dans ce secteur.

En effet, explique Carlo Maria Rossotto, pour faire la différence au Cameroun comparé à ce que fait la Banque mondiale dans d’autres pays, l’institution envisage de développer les ressources humaines. « Nous prévoyons de développer une composante ressources humaines intégrées avec les compétences du marché qui peuvent avoir un impact direct sur les jeunes qui cherchent un travail. C’est au-delà des incubateurs. Si vous avez des ressources humaines formées, certains peuvent avoir l’esprit d’entrepreneurs et intégrer les incubateurs. C’est une partie à considérer. Mais, il y a des cadres et techniciens certifiés qu’on pourrait former et qui pourront à partir du Cameroun offrir leurs services en ligne aux entreprises internationales. Cela créé beaucoup de valeur. Avec cela, on pourrait faire quelque chose de grand que la Banque mondiale n’a jamais fait dans d’autres pays. Former des techniciens certifiés, c’est important. C’est au-delà des incubateurs », explique Carlo Maria Rossetto à TIC Mag qui s’interroge sur les raisons de l’implication inexistante de la Banque mondiale dans les projets d’incubateurs au Cameroun.

Mais, rassure Charles Hurpy, spécialiste des politiques de TIC à la Banque mondiale, dans la troisième composante du soutien de la BM dans le secteur camerounais des TIC, il est prévu la création d’un incubateur et les discussions sont en cours avec le Minpostel.

Ecrit par TIC Mag

LAISSER UNE RÉPONSE

SVP, entrez votre commentaire!
Veuillez saisir votre nom ici

spot_img

Plus d'infos

« Le réveil des internautes » de Japhet Djetabe,...

« Le réveil des internautes » de Japhet Djetabe, une invite à la citoyenneté sur internet 

Les 10 propositions des acteurs camerounais du numérique pour...

- Un collectif d'acteurs du secteur du numérique au Cameroun a publié ce 27 mars 2024...
Sénégal : Comment le nouveau président Bassirou Diomaye Faye entend révolutionner le secteur du numérique

Sénégal : Comment le nouveau président Bassirou Diomaye Faye entend...

– De prisonnier du pénitencier du cap Manuel, situé à l’extrême sud de Dakar, il y...

Sur votre mobile

Si vous avez aimé ce texte, vous aimerez bien bien d'autres. rejoignez notre canal Telegram et notre chaîne WhatsApp pour ne rien manquer de nos infos stratégiques et de nos exclusivités.

Chaine WhatsApp de Digital Business Africa