Cameroun : la cybercriminalité prend de l’ampleur

(TIC Mag) – Un atelier de formation des personnels des administrations publiques sur la cybercriminalité s’est tenu à Yaoundé le 08 septembre 2015. Organisé par le ministère des Postes et Télécommunications, l’objectif de cet atelier était de sensibiliser les personnes en charge des systèmes informatiques sur les risques qui planent sur les réseaux des administrations et d’améliorer le niveau de sécurité des outils utilisés. L’organisation de cette rencontre partait d’un constat clair : le phénomène de la cybercriminalité connaît un accroissement considérable au Cameroun, avec des cyberattaques de plus en plus spectaculaires et sans précédent. 

En 2014, la cybercriminalité a fait perdre à l’Etat camerounais plus de 14 milliards de FCFA de manque à gagner. Le 21 octobre 2014, le Tribunal criminel spécial condamnait 10 jeunes âgés de 25 à 35 ans pour avoir trafiqué le système informatique de Camair-co et fait perdre 288 millions de FCFA ans dans le cadre d’un trafic de billet en 2012.

En 2012 également,  Ecobank s’est fait hacker 43 comptes en 24 heures avec 3 milliards de FCFA et l’opérateur Mobile Télécommunications Networks (Mtn) a perdu un 1,8 milliard d’envoi de crédits au cours de la même année. Dans le même sillage, les personnalités du pays se font également hackées, parmi lesquelles le consul d’Italie, de Suède et l’ambassadeur de la République démocratique du Congo. Tout récemment, le ministre de la Défense et le Directeur général de la SONARA dénonçaient par communiqué l’existence de faux comptes Facebook en leurs noms pour escroquer des internautes.

Le phénomène n’est pour autant pas nouveau et semblait prévisible. Le Cameroun adopte de plus en plus le système d’e-gouvernement avec des applications mises en place pour pallier aux lenteurs administratives et la consommation des Smartphones et des ordinateurs portables prennent davantage d’ampleur.  D’un autre côté, les activités de mobile money et mobile banking connaissent un développement étonnant, ce qui laisse entrevoir de réelles menaces cybercriminelles.

Sur le plan institutionnel, le pays s’est doté de trois structures chargées chacune d’un volet de la cybersécurité. D’une part, le Minpostel chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique de sécurité des communications électroniques et des systèmes d’information, et d’autres part, l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic), et l’Agence de régulation des télécommunications (ART) qui assurent la régulation la régulation, le contrôle et le suivi des activités liées à la sécurité des systèmes d’information et des réseaux de communications électroniques ainsi que la certification électronique.

Sur le plan législatif, le 21 décembre 2010, le pays s’est doté d’une loi qui fixe le régime juridique de la preuve numérique et protège aussi les droits fondamentaux des personnes physiques comme le droit à la dignité humaine, à l’honneur et au respect de la vie privée. Des mesures qui apparaissent comme insuffisantes, au vu de l’ampleur de la menace en perpétuelle expansion.

Si vous avez aimé ce texte, vous aimerez bien bien d'autres. Rejoignez notre canal Telegram et notre chaîne WhatsApp pour ne rien manquer de nos infos stratégiques et de nos exclusivités. Aussi, merci de nous laisser votre commentaire au bas de cet article. Bonne navigation.

LAISSER UNE RÉPONSE

SVP, entrez votre commentaire!
Veuillez saisir votre nom ici

spot_img

Plus d'infos

Cameroun : Les solutions digitales de MTN très attendues...

Cameroun : Les solutions digitales de MTN très attendues au ministère de la Comm’
Technologies : Le Salon Osiane s'ouvre ce 23 avril 2024 à Brazzaville au Congo [Le programme]

Technologies : Le Salon Osiane s’ouvre ce 23 avril...

– La cérémonie d'ouverture officielle de la huitième édition du Salon international de la technologie et...

Ghana : Une législation sur le contenu local des...

Ghana : Une législation sur le contenu local des télécoms prégnante