Le Cameroun organise depuis hier, 03 mars 2016 au Palais des Congrès de Yaoundé, les Journées nationales de l’économie numérique du Cameroun. Un rassemblement de toutes les intelligences en place au Cameroun pour évaluer les défis du numérique. Parmi les intervenants de jeudi, Elisabeth Huybens, la directrice des opérations de la Banque mondiale au Cameroun. Elle dresse le même constat que le président de la République sur le retard accusé dans le développement des infrastructures de télécommunications au Cameroun.
D’après elle, « le Cameroun a pris un retard considérable dans le développement du mobile haut débit. La densité d’accès pour le mobile haut débit, 3G ne dépasse pas 2% alors que des pays comme la Mauritanie sont à plus de 8% et la Tunisie à 17%. Le prix de la capacité internationale, qui pèse fortement sur le prix final du haut débit demeure très supérieur à la moyenne régionale ».
La directrice des opérations de la Banque mondiale au Cameroun constate tout de même que le pays a réalisé « d’énormes progrès », ces cinq dernières années. « Le nombre d’utilisateurs d’internet a plus que triplé, la télédensité totale, qui est le nombre d’utilisateurs fixes et mobiles, est passé de 28% à 92% entre 2010 et 2014, de même la couverture des réseaux mobiles est passée de 35% à 93% de la population », affirme Elisabeth Huybens.
La patronne de la BM au Cameroun relève que son institution accompagne déjà le Cameroun dans le domaine des TIC. Notamment à travers le projet CAB (Central African Backbone) qui, d’après elle, se traduit essentiellement par des assistances techniques pour supporter l’action des institutions publiques qui supervisent le secteur : le MINPOSTEL, l’ART et l’ANTIC.
« Nous pouvons à ce jour, nous prévaloir d’un certain nombre de résultats structurants comme : (i) l’appui à la mise en place d’un cadre légal et réglementaire relatif aux communications électroniques, (ii) la conception et la mise en œuvre des instruments de régulation des marchés de gros, de détail, des offres promotionnelles des services de télécommunications, (iii) la mise en place du système de gestion de fréquence et préparation des documents pour système de gestion de surveillance de spectre, (iv) la mise en place d’une stratégie pour la gestion du domaine internet “.cm”, (v) la numérisation du patrimoine touristique et culturel du Cameroun », énumère Elisabeth Huybens.
