Des entreprises camerounaises militent contre Facebook aux heures de travail

Un serveur qui tourne au ralenti, des ordinateurs infectés par des virus, des rendements insuffisants…ces dernières années, la société Maintsoft, spécialisée dans la maintenance informatique dit avoir recensé des centaines de pannes causées par une activité intense des employés sur internet.

 

A IT Cameroun, une société française délocalisée spécialisée dans la télévente, la direction vient de mettre en place un système d’alertes. Le principe, mettre l’administration au courant de la moindre activité des employés dans toutes les activités hors production. « Il y a environ un an, des barrières avaient été installées dans le système pour empêcher l’utilisation de certains sites Internet, parmi lesquels Facebook et Youtube », explique un employé.

Mais d’autres sites comme Yahoo, Google, et les sites d’information restaient accessibles à certains cadres. L’outil internet étant nécessaire pour le travail des employés, certains télé-conseillers, habiles en informatique, parvenaient à contourner les barrières pour aller sur les sites interdits.  Un cadre de l’entreprise explique que l’activité des employés sur internet avait des conséquences sur l’entreprise. Outre la baisse de la productivité, le système présentait souvent des signes de saturation. En cause, les nombreux films, jeux et divers documents téléchargés et stockés sur le serveur de l’entreprise et limitaient la vitesse d’exécution de celui-ci.

Au Cameroun, plusieurs entreprises ont déjà opté pour une politique qui interdit ou limite l’accès des employés à Internet pendant les heures de travail. Chez Camtel par exemple, certains sites internet comme Facebook sont interdits de 7h30 et 15h. L’accès est bloqué. « Ce n’est qu’à partir de 15h30 qu’on peut ouvrir notre compte Facebook » raconte une employée.

Ce que dit la loi

Au Cameroun, avouent certains avocats, une loi qui interdit l’utilisation ludique d’Internet pendant les heures de travail n’existe pas. Les entreprises concernées par ce phénomène sont souvent obligées elles-mêmes de prendre des mesures pour restreindre ces activités extra-professionnelles. « Par exemple, vous verrez que dans les chantiers, il est parfois mentionné que les visites sont interdites aux heures de travail. De même, dans certaines entreprises comme à la CNPS il y a quelques années, l’usage du jeu Zuma avait été interdit, parce que jugé distrayant et contre-productif pour le travailleur. L’objectif de ces mesures est de maintenir l’employé dans sa concentration », explique Me Talambe, avocat.

En France, une étude de 2013 menée  par l’éditeur de logiciels Olfeo, apprend que les salariés français passent en moyenne près d’une heure par jour (57 minutes) sur le web sans raison professionnelle, soit plus de la moitié du temps qu’ils consacrent à internet au travail (59%). Hors moteurs de recherche type Google, les sites les plus visités sont Facebook, Youtube, Wikipédia et Yahoo actualités, suivis de Comment ça marche, Le bon coin et MSN. Pour tenter de contrer ces échappées sur le net, la loi française autorise à l’employeur de vérifier l’historique des connexions, y compris sans le consentement du salarié et en son absence. A condition, ajoute la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), que ce contrôle individualisé se fasse « sous réserve », que l’employeur ait fait une déclaration préalable  et que le salarié ait été informé.

Des licenciements à la clé

Face aux nombreux égarements  des travailleurs sur la toile, la jurisprudence française est de plus en plus abondante pour régler ce genre de situation. Plusieurs employés ont déjà perdu leur emploi pour n’avoir pas consacré à leur travail le temps qu’il lui fallait. C’est cette même concentration au travail que Camtel, IT Cameroun et bien d’autres entreprises camerounaise tentent de réinstaurer dans leurs locaux. A IT Cameroun par exemple, la direction explique qu’avec le système des alertes, une fois qu’un employé est identifié comme étant un utilisateur de sites non-autorisés, la machine administrative s’active. Des sanctions disciplinaires sont prises, elles peuvent aller jusqu’au licenciement.

 

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