TELEPHONIE MOBILE: Des numéros non-identifiés répondent toujours

En 2009, un arrêté du ministère des Postes et Télécommunication avait ordonné la suspension de la vente à la sauvette des cartes SIM et de celles non-enregistrées. Pourtant, ces deux interdictions ne semblent pas être respectées à cette date. Le commerce à la sauvette aurait même pris de l’ampleur dans les rues de Yaoundé.

 

Dans les rues de Yaoundé, le commerce à la sauvette des cartes SIM se porte plutôt bien. A certains coins de grande affluence comme l’Avenue Kennedy ou le Boulevard du 20 mai, l’on peut parfois apercevoir des groupes de jeunes garçons ou filles, habillés aux couleurs des compagnies de téléphonie mobile, proposer ces produits aux passants. Les prix fixés, 500 FCFA  voire 300 FCFA, sont actuellement dérisoires si on les compare au tarif des cartes SIM (près de 10 000 FCFA) il y a dix ans. Pourtant, ce commerce, le ministère des Postes et Télécommunications, l’a interdit en 2009. L’objectif était d’éviter que des puces non-enregistrées ne soient actives.

 

Devant l’immeuble siège de la Cameroon Telecommunications (Camtel), Pierre, un vendeur à la sauvette spécialisé dans la vente des produits de cette société télécom, explique : « nous sommes des partenaires de Camtel et avons pour objectif d’être au plus près des gens de par l’opération «un camerounais un Ctphone » afin de vendre un maximum d’abonnements possibles ». Christian, son collègue de travail précise que les numéros vendus sont bel et bien identifiés à l’achat. « Nous exigeons une photocopie de la carte nationale d’identité à chaque vente et ensuite, nous y apposons le numéro de téléphone vendu et le déposons en fin de journée dans les bureaux de Camtel », explique-t-il. À proximité du supermarché Casino, Gaëlle, une commerciale d’Orange vend également des cartes SIM. Elle aussi déclare que les clients sont identifiés immédiatement après l’achat de sa carte SIM. Idem chez MTN dont les commerciaux sillonnent les rues en groupe ou par paire.

Justifications

Un haut cadre d’Orange qui a requis l’anonymat explique qu’« au Cameroun, la clientèle est très délicate et c’est à l’opérateur d’aller vers elle (…) cette situation perdure mais nous sommes en train de mettre sur pied d’autres méthodes de vente des abonnements, notamment en créant progressivement des points de vente agrées à proximité de la clientèle ».

« Nous ne vendons pas d’abonnement dans la rue », martèle Benjamin Assouzo’o, le responsable de la communication et du marketing de Camtel. Il reconnait cependant qu’il est bien possible que des cartes SIM de la société soient vendues dans la rue. « En effet, il faut faire la part des choses entre ces gens qui vendent dans la rue et ceux qui sont effectivement nos partenaires. Les vendeurs de rue nous prennent des abonnements, ils ont effectivement la liberté de les vendre où ils veulent. Nous ne pouvons pas nous mettre à les pourchasser à la légère au risque de combattre nos propres partenaires ». Pour éviter que des cartes SIM non-identifiées ne soient actives à cause du commerce à la sauvette, notre interlocuteur à Orange explique que l’entreprise a mit en place un système qui ne permet l’activation d’un numéro que lorsque les informations liées à l’identification de son propriétaire sont précisées. Il indique par ailleurs qu’il y a une nuance à faire entre les cartes SIM non-identifiées actives et celles mal identifiées. Pour lui, ce sont certainement les cartes SIM mal identifiées qui sont actives.

Le démenti de l’Art

Sur le terrain, l’Agence de régulation des télécommunications (Art) a pourtant constatée que des cartes SIM non-identifiée sont toujours actives chez Orange et MTN. En février dernier, lors d’un contrôle inopiné dans les bases d’opérations de ces deux sociétés à Douala, le régulateur télécom a découvert que des abonnés avaient à eux seuls plusieurs milliers de numéros différents. « Certains ont acquis cent, cinq cent, mille numéros différents. On a même constaté que quatre individus ont chacun cinq mille numéros chez un opérateur et chez l’autre », a expliqué François Kamgam, le directeur technique à l’Art et chef de la mission de contrôle. Suite à cette situation, explique notre interlocuteur à Orange, il a été mis en place «un système qui ne permet plus l’identification de plus de dix numéros pour un même individu ». De plus, une nouvelle campagne d’identification aurait été lancée et concerne exclusivement les abonnés ayant plusieurs numéros de téléphone. Ceux-qui ne se seront pas fait identifier de nouveau risque de voir tous leurs numéros suspendus.

Le ministère des Postes et Télécommunications avait donné aux opérateurs télécom jusqu’à décembre 2014 pour  se conformer à la loi. Dans le cas contraire, des sanctions sont prévues.

 

A lire aussi :

Cameroun : Vaste opération de saisie de téléphones Tecno contrefaits à Yaoundé et Douala

Un compromis met fin à la querelle entre actionnaires de Viettel Cameroun

MTN : Une nouvelle offre spéciale pour les jeunes

Si vous avez aimé ce texte, vous aimerez bien bien d'autres. Rejoignez notre canal Telegram et notre chaîne WhatsApp pour ne rien manquer de nos infos stratégiques et de nos exclusivités. Aussi, merci de nous laisser votre commentaire au bas de cet article. Bonne navigation.

LAISSER UNE RÉPONSE

SVP, entrez votre commentaire!
Veuillez saisir votre nom ici

spot_img

Plus d'infos

Cameroun: QoS et protection des consommateurs au centre des...

Cameroun: QoS et protection des consommateurs au centre des activités de l’ ART en 2024
Premier ministre du cameroun au CTO

Digital Week Cameroon 2023 : Le Cameroun expose et vante...

– Le Premier ministre chef du gouvernement, Chief Dr Joseph Dion NGUTE, a officiellement lancé le...
Université de Yaoundé I : La carte visa biométrique et bancaire de l'étudiant désormais effective

Université de Yaoundé I : La carte visa biométrique...

- Le recteur de l’université de Yaoundé I le Pr Maurice Aurélien sosso a...