Eric Chinje : « Le Cameroun, le Congo, le Gabon, le Tchad… n’ont plus d’autres choix »

(TIC Mag) – En marge d’un atelier de formation des journalistes sur des questions agricoles organisé en Côte d’Ivoire, le Camerounais Eric Chinje, PDG de l’African Media Initiative (l’Initiative des médias africains), évoque sa vision du rôle que les TIC sont appelées à jouer dans le développement futur des pays africains et précisément de ceux de l’Afrique centrale. Pour lui, « les pays qui s’amusent avec les TIC vont le regretter ».

TIC Mag – Vous venez de clôturer un atelier de formation des journalistes sur la couverture des sujets liés à l’agriculture. D’après vous quel est le rôle que les médias sont appelés à jouer dans la vulgarisation de l’agriculture en Afrique ?

Eric Chinje : Je vois les médias en général comme un outil de diffusion de la connaissance, un réveil des esprits. J’espère que les participants à cet atelier, notamment une cinquantaine de personnes venues d’une vingtaine de pays ont mieux compris le rôle que l’agriculture joue dans notre pays. Pour les médias électroniques, il s’agira de faire entendre la voix des agriculteurs, des chercheurs et celle des consommateurs sur les opportunités qu’offre le monde agricole avec beaucoup plus d’autorité.

TIC Mag : Pensez-vous que les TIC ont un rôle à jouer dans cet objectif ?

Eric Chinje : Evidement ! Aujourd’hui tout semble passer par les TIC. Les pays qui s’amusent avec ce secteur vont le regretter, parce qu’au fil du temps, ils se retrouveront bien loin derrière les autres. Et d’une manière ou d’une autre, ils seront obligés à s’activer pour combler ce retard.

TIC Mag : Concrètement, qu’est-ce qui doit être fait pour combler le retard numérique des pays africains ?

Eric Chinje – Donc, pour faire changer les choses, il faudrait d’abord que les pays en retard s’attèlent à rattraper les autres pays dits « avancés » en matière de TIC. Certains pays Africains commencent déjà à profiter des avantages de l’économie numérique. Je cite par exemple le Kenya, le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Ghana, le Sénégal et même le Gabon. Je pense que l’Afrique centrale doit se réveiller. Il est temps que nous mettons en place des infrastructures nécessaires. Il ne suffit pas simplement d’en parler et que cela s’arrête au niveau des paroles. Les infrastructures sont palpables. Il faut qu’on se mette au travail, parce que c’est devenu une étape obligée pour toutes sociétés humaines du XXIe S.

Donc, le Cameroun, le Congo, le Gabon, le Tchad et les autres pays d’Afrique centrale n’ont plus d’autres choix. Ils doivent trouver les moyens et doivent former les enfants. Il faut qu’on initie les enfants aux TIC dès leur plus jeune âge, à l’école primaire, dans les collèges et dans les universités. C’est le moment de le faire ! Il ne faut pas qu’on s’amuse pas avec cela ! Je pense qu’on doit mettre en place un mécanisme d’évaluation des ministres et directeurs généraux qui arrivent à numériser les systèmes dans leurs pays. Il faut les rechercher et les encourager à aller dans ce sens. L’objectif est de faire sortir nos pays d’Afrique centrale du noir, parce qu’ils y sont toujours.

Propos recueillis par Jephté TCHEMEDIE

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