Les 7 compagnies technologiques indiennes qui croient en l’Afrique

L’Inde arrive en Afrique à pas discrets, mais grands. Son domaine d’intervention de prédilection est la haute technologie, les technologies de l’information et de la communication, l’informatique et les télécoms. Ce dossier dirigé par Beaugas-Orain Djoyum pour le magazine Réseau Télécom, présente les sept principales compagnies indiennes actives en Afrique. Bonne lecture !

 

 

  1. Bharti Airtel, le fleuron de l’Inde en Afrique

Le plus grand opérateur mondial de télécoms en termes de clients, avec 271,4 millions d’abonnés au 31 mars 2013, estime que l’Afrique représente « un réservoir de croissance important », malgré les chiffres insatisfaisants de cette année. Il y compte déjà 63,7 millions de clients et envisage d’y investir 600 millions de dollars entre 2013 et 2014.

Toujours à la recherche de nouvelles acquisitions

100 millions d’abonnés en 2013. C’est l’objectif que s’était fixé Airtel en 2010 lorsqu’il entrait sur le marché africain. Cet objectif n’est pas atteint et ne le sera peut-être pas. Au 31 mars 2013, Bharti Airtel comptait en Afrique 63,7 millions d’abonnés à la téléphonie mobile (+2 millions d’abonnés de janvier à mars 2013) et 14,5 millions de clients à l’internet mobile, ce qui représente 22,8% du total de ses abonnés de base. L’ARPU (le chiffre d’affaires annuel moyen par client, calculé en divisant le « chiffre d’affaires des services mobiles » généré sur les douze derniers mois, hors itinérance nationale, par la moyenne pondérée du nombre de clients) pour le premier trimestre 2013 a été de 5,9 $ par mois. En baisse de 5% par rapport à un an plus tôt. Avec 271,4 millions d’abonnés au 31 mars 2013 (+19,6 millions de clients en 2012), le groupe indien est présent dans 20 pays en Asie et en Afrique. En Afrique, Airtel est présent dans 17 pays et reste optimiste quant à l’avenir, malgré le vent qui souffle.

Alors que les bénéfices nets du groupe de télécommunications indien au premier trimestre 2013 sont au rouge (baisse de 49% à 5,08 milliards de roupies (71 millions d’euros), contre 10,06 milliards de roupies un an plus tôt), en partie due à des investissements massifs pour son expansion en Afrique, Airtel reste confiant. Le continent africain représente pour lui un marché important pour soutenir sa stabilité future. « En Afrique, avec son pic d’investissements organiques, nous sommes optimistes quant au potentiel d’amélioration des parts de marché et des expansions de marge. Enfin, sur le front de données, nous assistons actuellement à une croissance cohérente, après chaque trimestre, dans toutes les zones géographiques », indique, optimiste, Sunil Bharti Mittal, le milliardaire président de Bharti Airtel, dans un communiqué rendu public le 2 mai 2013.

Le groupe n’entend pas s’arrêter de si bon chemin. Il est toujours la recherche de nouvelles acquisitions. Le 23 avril 2013 déjà, Bharti a annoncé avoir signé un accord définitif avec Warid Telecom Uganda pour acquérir la totalité de ses actions. Avec cette acquisition, Bharti Airtel deviendra le second plus grand opérateur de téléphonie mobile en Ouganda. Bharti avait 4,6 millions d’abonnés et embrasse désormais les 2,8 millions d’abonnés de Warid Telecom. Ce qui le porte à une base de clients combinée de plus de 7,4 millions et une part de marché de plus de 39% en Ouganda.

Manoj Kohli, le directeur des opérations internationales de Bharti Airtel, a confié le 2 mai dernier au Wall Street Journal (version en ligne) que le groupe envisage d’acheter les parts des partenaires minoritaires avec qui il opère en Afrique, afin d’en obtenir le contrôle. Il est à noter que la compagnie indienne compte six à sept partenaires minoritaires dans ses 17 opérations en Afrique.

Investir dans les infrastructures

Aujourd’hui, quelle est la stratégie de Bharti en Afrique ? M. Kohli répond à Business Standard que le plan en Afrique sera de maximiser les revenus des données. « Nous avons le plus grand réseau 3G (service de troisième génération) en Afrique. Maintenant, les investissements CAPEX (investissements corporels et incorporels hors licences de télécommunications et hors investissements financés par location-financement, ndlr) vont se passer dans la 3G », confie-t-il. Il affirme que Bharti a prévu de dépenser jusqu’à 2,3 milliards de dollars en 2013 et 2014 sur ses réseaux dans le monde et environ 600 millions de dollars en Afrique. Mais, Airtel souhaite que les Africains investissent dans le domaine des infrastructures pour faciliter l’essor des entreprises de télécommunications.

S’exprimant lors du dernier forum économique de Davos en janvier 2013, Sunil Bharti Mittal a invité les gouvernements africains à opter pour ce choix. « L’Afrique est un très grand continent qui a encore besoin de nombreux investissements dans le domaine des infrastructures. C’est à mon avis le plus grand risque pour la croissance économique de l’Afrique. (…) Les gouvernements devraient s’y investir et construire autant d’infrastructures possibles. Imaginez-vous si l’Afrique commençait à investir massivement dans les infrastructures ? », a-t-il conseillé.

L’entrée en Afrique

C’est en février 2010 que le groupe indien (détenu à 45,70% par Bharti Telecom Ltd et à 32,25% par Singapore Telecommunications – Sing Tel -) est parti à la conquête de l’Afrique en acquérant les actifs du Koweïtien Zain (42 millions d’abonnés au moment de son rachat) pour environ 10,7 milliards de dollars, soit environ 8 milliards d’euros. Ceci après avoir échoué un an plus tôt dans les négociations en vue de l’acquisition du groupe sud-africain MTN. Cette transaction lui permettait d’entrer directement dans quinze pays africains.

Il établit ses quartiers généraux à Nairobi au Kenya. Son objectif : toucher les populations africaines qui vivent dans les zones rurales peu desservies. C’est en effet ce que Tiémoko Coulibaly, le PDG d’Airtel en Afrique francophone, avait expliqué l’an dernier dans le magazine Réseau Télécom Network. « Nous voulons contribuer à bâtir une infrastructure télécom en Afrique francophone, et faire en sorte que les clients puissent bénéficier d’un accès le plus économiquement avantageux à la téléphonie et à l’internet mobile. Nous consolidons nos acquis sur les marchés où nous sommes déjà présents, et nous prévoyons également d’accélérer le développement du mobile au plan continental. Dans ce cadre, nous avons noué un partenariat avec IBM pour le déploiement et la gestion des technologies de l’information (TI). Ceci nous permet d’apporter des innovations de taille sur le marché africain, comme par exemple la technologie d’accès au web par la voix, laquelle permet aux utilisateurs de partager des informations à travers le réseau téléphonique existant », expliquait-il.

Pour Tiémoko Coulibaly, « l’Afrique représente pour Bharti un réservoir de croissance important ». « Le segment de croissance le plus intéressant ici étant l’internet mobile (…), nous aimerions démocratiser – ou plutôt généraliser – l’accès aux données et à l’internet sur le continent. Il existe un véritable engouement pour le haut débit mobile, qui continue de croître à un rythme exponentiel », pense le PDG.

Burkina Faso, Tchad, République démocratique du Congo, République du Congo, Gabon, Ghana, Kenya, Malawi, Madagascar, Niger, Nigeria, Seychelles, Sierra Leone, Tanzanie, Ouganda et Zambie sont les pays où l’on retrouve le groupe indien. Le 17ème pays dans lequel Bharti s’est installé est le Rwanda. C’était en avril 2012. Il a alors brisé le duopole constitué de MTN Rwanda et de Tigo. A son arrivée au Rwanda, il a annoncé un investissement de 100 millions de dollars en Afrique de l’Est sur une période de trois ans. Entre temps, le groupe indien s’est lancé à la conquête des licences dans d’autres pays, sans succès. Il a ainsi raté le concours pour la licence 3G au Cameroun face au vietnamien Viettel. Mais, il ne désespère pas, au Cameroun comme ailleurs. Avec tous ses investissements, Bharti Aitel se positionne ainsi comme l’entreprise indienne la plus africaine.

B-O.D.

Source : Réseau Telecom Network

 

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