RDC : Pourquoi devez-vous investir dans l’économie numérique ?

Bien que prévue dans le programme 2012-2016 du Gouvernement congolais (point 4.2.6.5), l’économie numérique est, d’un point de vue institutionnel, un chantier en devenir et concerne essentiellement les infrastructures. La vraie bataille se livre au niveau des opérateurs privés. La Kinshasa Valley est en train de prendre forme, voulez-vous participer ou être spectateur ?
 
Raison #1 : Lepotetielonline.com, direct.cd, mediacongo.net, congomikili, baziks.net, zefoneworld.com, lezando.com
Quels sont les points communs entre lepotentielonline.com (premier quotidien en ligne), direct.cd (actualités sur un ton décalé), mediacongo.net (premier site en ligne d’offres d’emploi en RDC), congomikili (première web TV à destination du public congolais), baziks.net (premier site de vente de musique en ligne pour les Congolais), zefoneworld.com (premier site de vente en ligne spécialisé en téléphonie mobile) et lezando.com (premier site de vente en ligne généraliste) ? IIs sont tous leaders dans leur domaine, détiennent chacun environ 50% de parts de marché et surtout ils ont été parmi les premiers à se lancer dans l’aventure Internet.
A l’exception du Potentiel, ils sont tous des pure players, c’est-à-dire des sociétés opérant uniquement sur la toile. Le Potentiel s’était déjà imposé comme le premier quotidien du pays avant de se tourner vers le web. Basiks.net et lezando.com ont tout simplement créé leur secteur: le premier en mettant à disposition des mélomanes une offre inédite et des news sur les artistes congolais ; le second en offrant une expérience inédite de l’achat en ligne avec un catalogue de plus de 20 000 références concurrençant ainsi les centrales d’achat.
Ces entreprises sont des fournisseurs en biens, en services ou de contenus. Nouvelles dans une économie numérique encore balbutiante en RDC, elles constituent une opportunité d’investissement soit par l’entrée dans le capital soit par l’allocation de crédits.
 
Raison #2 : Imani Hub, TIKDEM
Imani Hub, c’est juste la bonne nouvelle de l’année 2014 ! Pour Luigi Risaci, son co- fondateur, Imani Hub est « à la fois un espace de co-working pour les travailleurs indépendants du secteur NTIC, mais aussi un Tech Hub, laboratoire d’innovation et incubateur de start-up made in RDC ».
C’est 200 m2 remplis de geeks et qui propose, en plus des ateliers, des conférences et des sessions pratiques. Leur dernier fait d’armes est l’organisation avec l’opérateur de télécom Airtel d’un Airtel Lab avec plus de 17 start-ups ce 2 avril 2015. TIKDEM est simplement la première SS2I de la RDC, c’est-à-dire une société de service en ingénierie informatique. Elle développe des solutions d’optimisation aussi bien auprès des entreprises que des ONG. Son portefeuille comprend des banques, des établissements scolaires, des opérateurs télécoms,…
Fondée par Kamahunda Mulamba, l’expansion de TIKDEM a fait l’objet d’un reportage dans l’émission Réussite sur Canal+. Avec le concours d’Orange RDC, TIKDEM a développé des salles numériques dans plusieurs établissements de la capitale.
TIKDEM et Imani Hub sont des entreprises architectes et contribuent grâce à leurs services à mettre en place le secteur. Ils sont ceux qui vendent les pelles aux chercheurs d’or digitale.  Ils représentent les deux extrémités de l’économie numérique, entre acteur industriel et espace coopératif, leur existence témoigne de la vitalité du secteur. La capacité de ces entreprises à capter une clientèle off-shore sera une des clefs de voute de leur avenir. Il y a encore de la place et le marché est loin d’être saturé.
 
Raison #3 : OHADA, bancarisation, paiement mobile et accès à Internet
La modernisation du droit commercial congolais, grâce l’adhésion à l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) est un élément de sécurisation des investissements. Cependant, même s’il ne régit que la vente entre commerçants (article 202 de l’Acte uniforme révisé relatif au Droit commercial général), le droit issu de l’OHADA reconnaît implicitement la vente électronique (article précité), la signature et les procédures électroniques notamment pour le Registre de Commerce et de Crédit Mobilier – RCCM – (articles 79 à 100 de l’Acte uniforme précité). En attendant l’Acte uniforme relatif au droit des obligations et en l’absence d’une loi nationale sur le commerce électronique, c’est le droit commun qui s’applique.
Cette modernisation du droit a coïncidé avec la réglementation par la Banque centrale du Congo de la monnaie électronique (Instruction 24 relative à l’émission de monnaie électronique et aux établissements de monnaie électronique de 2011). De plus, la RDC connaît un taux de bancarisation de 5% de la population (soit 3.5 millions de comptes) et plus de 2 millions de personne utilisent le paiement mobile via Airtel Money, M-Pesa et Tigo cash. Peu de banques offrant des plateformes de paiement e-commerce (seules UBA, ProCrédit et TMB proposent des solutions à ce jour), le paiement mobile est devenu le principal instrument de paiement pour le e-commerce en RDC. « L’absence de moyens de paiement en ligne classique comme Visa ou Mastercard n’est plus un frein. Le paiement mobile a valablement remplacé ces systèmes notamment grâce à la progression rapide du téléphone mobile. Je pense que 2015 est une année charnière en matière de e-commerce parce que tous les ingrédients sont là : des acteurs de plus en plus nombreux, une technologie répondant aux défis locaux et l’émergence d’une classe sociale avec des goûts variés » explique William Ngandu, Directeur général de lezando.com, premier site de e-commerce en RDC.
Concernant l’accès à Internet, le taux de pénétration de l’Internet large bande est de 0.92% et de la téléphonie mobile de 37% (2013) selon l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications (APRTC). La couverture est presque nationale et surtout dans les grands centres urbains. Depuis l’arrivée d’Orange RDC en 2012, la concurrence entre les différents fournisseurs d’accès Internet (FAI) a rendu les offres tarifaires plus accessibles et les prix varient entre 1$ et 150$ pour les particuliers. Cette démocratisation de l’offre Internet et la progression du téléphone mobile contribuent à faire de l’internaute congolais un acteur de la mondialisation.
Enfin…
L’économie numérique est en marche en RDC. lezando.com, Imani Hub ou TIKDEM témoignent de la volonté des acteurs de ce secteur à s’autodéterminer. Si l’absence de marché financier et de subventions étatiques empêche la plupart de ces structures de donner la pleine mesure de leur talent en levant des fonds, il n’en reste pas moins que les initiatives se multiplient. Dans un monde 2.0, et bientôt 3.0, ces entrepreneurs iront chercher hors de la RDC les capitaux qui leur sont refusés. Et plus le marché se structurera, plus les places coûteront cher. C’est maintenant que cela se joue : êtes-vous un investisseur 2.0 ou pas ?

LAISSER UNE RÉPONSE

SVP, entrez votre commentaire!
Veuillez saisir votre nom ici

spot_img

Plus d'infos

Cameroun : Le ministère de la Comm’ et le...

Cameroun : Le ministère de la Comm’ et le CNC vent debout contre  les Fake news et...

« Le réveil des internautes » de Japhet Djetabe,...

« Le réveil des internautes » de Japhet Djetabe, une invite à la citoyenneté sur internet 

Les 10 propositions des acteurs camerounais du numérique pour...

- Un collectif d'acteurs du secteur du numérique au Cameroun a publié ce 27 mars 2024...

Sur votre mobile

Si vous avez aimé ce texte, vous aimerez bien bien d'autres. rejoignez notre canal Telegram et notre chaîne WhatsApp pour ne rien manquer de nos infos stratégiques et de nos exclusivités.

Chaine WhatsApp de Digital Business Africa