Récompense : Voici les lauréats de la PKFokam Awards for Science & Technology 2017… 10 millions de F.CFa pour chacun

(TIC Mag) – L’institut supérieur de formation PKFokam Institute of Excellence a dévoilé le 15 juin 2017 à son campus d’Emana à Yaoundé les lauréats de son concours PKFokam Awards for Science & Technology 2017. La remise des prix a été effectuée par le ministre de l’Enseignement supérieur, Jaques Fame Ndongo, qui a présidé la cérémonie fort courue ayant rassemblé plusieurs ministres, universitaires, étudiants et chercheurs africains.

La PKFokam Awards for Science & Technology est constituée de deux catégories : La première, la catégorie Meilleure recherche appliquée et innovation technologique qui récompense les solutions innovantes avec application immédiate qui auront un impact direct sur la vie des populations. Aucune limite d’âge n’était posée dans cette catégorie. Le lauréat bénéficie d’un montant de 10 millions F.CFA avec financement de son business plan. Tandis que le second prix gagne deux millions de F.CFA et bénéficie également du financement de son business plan.

L’heureux lauréat de cette catégorie est le Dr. Mahbou Somo Toukam Gabriel représentant de l’équipe de recherche du projet Igname. Un projet consistant à conserver plus longtemps les tubercules de l’igname jaune sucré confronté au phénomène de durcissement post-récolte et qui cause de grandes pertes aux producteurs. Le second prix de cette catégorie est attribué à Ngatchou Alban avec son projet de Système d’inspection et de tri des défauts qualités sur les grains alimentaires par vision industrielle. Un projet qui vise à améliorer la qualité du conditionnement des produits alimentaires ou des semences par le respect des normes internationales.

La deuxième, la catégorie Meilleur projet d’entreprise réalisable primant l’esprit d’initiative des jeunes africains qui se sont lancés dans la création d’entreprise. Cette catégorie s’adressait à toute personne âgée de 40 ans au plus à la date du concours et ayant monté un business plan. Comme pour la première catégorie, le lauréat bénéficie d’un montant de 10 millions F.CFA avec financement de son business plan et le vice-lauréat reçoit deux millions de F.CFA en plus du financement de son business plan.

Des engrais et pesticides bio…

Ici, c’est le projet Global Biotek qui a retenu l’attention du jury international composé d’enseignants, chercheurs et capitaines d’industrie de différentes nationalités africaines. Ce projet, porté par l’ingénieur microbiologiste de nationalité togolaise Amoussou Gaffan Ayewode, consiste à produire et commercialiser auprès des agriculteurs (qui utilisent abusivement des pesticides et engrais chimiques ayant des risques sur la croissance, la santé et l’environnement) des biopesticides à base de microorganismes présents dans la nature en particulier de Trichoderma, un mycoparasite qui s’attaque aux maladies telles que le fusarium, le pythium, le rhizotonia, le botrytis… Des maladies qui détruisent les racines et les parties aériennes des cultures.

Le vice-lauréat de cette catégorie qui reçoit deux millions de F.CFA en plus du financement de son business plan est le Camerounais Olivier Miantsia Fokam qui ambitionne de créer un rucher de 1 000 ruches dans les monts Manengouba et ses environs dans le département du Moungo dans la région du Littoral. Ceci afin de produire une quantité suffisante de miel pour les populations camerounaises. Selon ses prévisions, seulement avec 500 ruches, il pourra déjà produire 13 500 litres de miel par an. Le litre du miel étant estimé à 3 000 F.Cfa, il s’attend à 40 500 000 F.Cfa par an.

Par ailleurs, une troisième catégorie a été ajoutée. Un prix spécial du jury récompensant la meilleure trouvaille technologique qui aide les communautés. Le prix est baptisé le Community Promotion Excellence Awards et chacun peut nominer un projet ou une invention. La catégorie ne fait pas donc pas l’objet d’une compétition. Ce prix a été remis au Camerounais M. Jean Nke, expert mécanicien, concepteur de plusieurs machines et vivant dans la localité d’Obala dans la région du Centre au Cameroun. Ce dernier est primé parce qu’il a développé une machine aidant à la transformation du cacao.  Il gagne un prix et une récompense de trois millions de francs Cfa. (Voir les détails de tous les projets des lauréats au bas de l’article)

Rattraper le retard de l’Afrique

Les initiateurs du projet sont partis des constats selon lesquels l’Afrique reste en marge du savoir et de la technologie (seulement cinq universités dans le classement des 500 meilleures universités mondiales selon le classement de Shanghai) ; le continent est celui qui produit le moins de travaux de recherche et qui consacre des dépenses les plus insignifiantes pour la recherche et le développement et enfin le constat selon lequel le nombre de brevets déposés par les Africains reste insignifiant. Car l’Ompi indique que 15 pays se taillent à eux seuls 92,2% des demandes de brevets déposés en 2009. Le reste des pays, y compris l’Afrique entière, se contente des 7,9% restants.

Il faut transformer notre système éducatif en système productif… C’est quoi transformer notre système éducatif en système productif ? Il faut une éducation du savoir, du savoir faire et du savoir être citoyen… Il faudra tout de suite abandonner l’éducation héritée de la colonisation pour adopter pour adopter l’éducation moderne. Dr Paul K. Fokam

D’où, « l’urgence de l’action » pour repenser totalement le système éducatif africain et sa vision du transfert de technologie. Telle est l’interpellation du Dr Paul K. Fokam, fondateur de la PKFokam Institute of Excellence. Pour lui, il est temps que l’Afrique, riche en ressources naturelles et en démographie, redéfinisse elle-même sa carte du monde pour être un champion mondial non pas seulement en science et technologie, mais dans de nombreux domaines.

Il faut transformer notre système éducatif en système productif… C’est quoi transformer notre système éducatif en système productif ? Il faut une éducation du savoir, du savoir faire et du savoir être citoyen… Il faudra tout de suite abandonner l’éducation héritée de la colonisation pour adopter pour adopter l’éducation moderne. Il faudra donc adopter le questionnement depuis l’age de sept ans. Il faut augmenter le budget de la recherche…Il faut casser le cloisonnement entre l’entreprise et l’éducation...”, propose celui qui est également le fondateur du groupe bancaire Afriland First Bank.

C’est aussi le sens de ces PKFokam Awards for Science and Technology. En tant que capitaine d’industrie, enseignant et chercheur, le Dr Paul K. Fokam se dit soucieux d’accompagner les pouvoirs publics des pays africains dans la promotion du savoir et du savoir-faire. Et c’est dans cette optique qu’il s’engage à soutenir la jeunesse pour qu’elle continue de croire en l’avenir et pour qu’elle refuse de s’adonner au désespoir, à la résignation, au pessimisme.

Par TIC Mag


Mémo des lauréats de la PKFokam Awards for Science & Technology 2017

Catégorie : Meilleure recherche appliquée et innovation technologique.

Le premier prix est remporté par l’Equipe de recherche du projet Igname

Membres du projet : Dr. Mahbou Somo Toukam Gabriel, Chargé de Cours à l’université de Yaoundé et représentant de l’équipe du projet.

  1. C’est le concepteur de ce projet. Il a (1) – étudié la faisabilité du projet ; (2) – défini les activités à réaliser et le chronogramme de leurs réalisations sur une période de 12 ans (3) – a également planifié les activités à réaliser sous la forme des projets de thèses de Doctorat ; (3) – et de Master (25) ; (4) – Assure la gestion du projet et le transfert en milieu des producteurs des résultats obtenus.

Mr. Siadjeu Christian, Doctorant à l’Université de Yaoundé 1. A mis en œuvre la première partie du projet correspondante à une thèse de Doctorat sous le titre bases génétiques de l’amélioration de l’igname sucrée contre le phénomène du durcissement post récolte des tubercules. Il a notamment : (1) –  étudié la diversité génétique des ignames sucrées cultivées au Cameroun ; (2) –  mis au point en collaboration avec l’IMPM une méthode de mesure du durcissement post-récolte des tubercules afin de trouver les variétés d’igname sucrée qui ne durcissent et les utiliser dans le programme d’amélioration de l’igname sucrée ; (3) –  étudié la biologie florale de l’igname sucrée ; (4) –  déterminé le poids optimal des tubercules à semer permettant d’obtenir un bon rendement.

Mlle. Marie Noël Ateko Tiokeng, Etudiante de Master à l’université de Yaoundé 1. Elle est chargée de la mise en œuvre de la deuxième partie du projet (amélioration variétale proprement dite qui correspondant à une thèse de Doctorat): plan de sélection, croisement, sauvetage d’embryons et levée des contraintes agronomiques liées à l’acidité du sol. Elle a (1) – mis au point une méthode de pollinisation artificielle de l’igname, (2) –  a ensuite obtenu les premiers hybrides d’igname issu de croisement artificiel, (3) – mis au point un itinéraire technique pour la multiplication rapide de l’igname par la technique des mini sets en conditions d’acidité et de toxicité de sols.

Résultats obtenus

  • Caractérisation morphologique des ressources génétique d’ignames collectées dans les trois principaux bassins de production du Cameroun et de l’Est du Nigeria. Travail qui a permis de révéler un fort potentiel génétique pour l’amélioration génétique sur des caractères d’intérêts agronomiques tels que le durcissement, le rendement, la résistance aux maladies ;
  • Identification de variétés qui ne durcissent pas après un mois de stockage, géniteurs de choix pour l’amélioration variétale ;
  • Description de la biologie florale de l’igname sucrée en identifiant les organes mâles et les organes femelles, ouvrant la porte à l’amélioration par la voie classique de l’hybridation ;
  • Détermination du poids optimal (300 g) des semenceaux d’igname. Donnant de ce fait une orientation en termes de calibre de semenceaux à l’industrie semencière à venir ;
  • Obtention des premières plantules d’hybrides d’igname sucrée par croisement artificiel ;
  • Mise au point d’un itinéraire technique pour la multiplication rapide de l’igname par la technique des mini sets en conditions d’acidité et de toxicité de sols.
  • Début d’appropriation par les paysans de la technique de multiplication rapide de l’igname jaune sucrée par la méthode de mini sets.

Résumé du projet :

L’igname sucrée est parmi les principales espèces cultivées la plus nutritive et productive. Elle est cultivée pour ses tubercules très prisés par les populations. Dans la région de l’Ouest elle constitue une source de revenu importante pour les familles qui la produisent. Le phénomène de durcissement post-récolte des tubercules cause de grandes pertes aux producteurs, en majorité les femmes. Ce phénomène est de ce fait un frein à la commercialisation de ce tubercule. Celles-ci ont tendance à abandonner cette culture. Au plan physiologique, le durcissement correspond à un épaississement cellulaire des tubercules au cours de la conservation suite à un stress hydrique. Le but de ce projet est d’améliorer les conditions de vie des populations défavorisées, en particulier des femmes dans les zones rurales. Ceci se fera à travers deux objectifs principaux : (1) – le développement des variétés de l’igname sucrée qui ne durcissent pas et adaptées aux conditions agro-climatiques des hauts-plateaux de l’Ouest ; (2) – La production à grande échelle les semences afin de diffuser les meilleures variétés développées.

Deuxième prix

Titre du projet : SYSTEME D’INSPECTION ET DE TRI DES DÉFAUTS QUALITÉS SUR LES GRAINS ALIMENTAIRES PAR VISION INDUSTRIELLE (SITDGAVI)

Porteur de projet: NGATCHOU ALBAN

Le projet vise à améliorer la qualité du conditionnement des produits alimentaires/semences par le respect des normes internationales. Il s’agit de:

  • Protéger l’image de marque du Cameroun en garantissant la qualité des produits alimentaires dans le marché européen (lié aux APEs) et américain (lié à l’AGOA).
  • Sécuriser les produits agricoles/semences commercialisés en contrôlant finement les normes édictées.
  • Fiabiliser et accroitre la productivité en automatisant des « process » opérateurs dans le contrôle qualité des produits alimentaires/semences commercialisés.

 

Pour atteindre cet objectif, nous proposons le développement des équipements qui s’appuient sur le système de vision industrielle à même de faciliter la détection et le tri automatique des défauts qualités dans le conditionnement des produits alimentaires/semences avant exportation dans les marchés européens ou américains. Nous avons dans une première articulation du projet, réaliser à travers des algorithmes efficaces et efficients, un système d’intelligence artificielle, permettant de reconnaître les défauts qualités dans le conditionnement des grains de haricot destinés à la consommation humaine ou utilisés comme semence. Le système développé et simulé en temps réel, est à même de caractériser les défauts qualités sur les grains de haricot et faciliter l’automatisation de leur tri (par des systèmes de vision industrielle).

Deuxième catégorie : Meilleur projet d’entreprise réalisable

Titre du projet primé : GLOBAL BIOTEK

Nom du porteur de projet : Amoussou Gaffan Ayewode, ingénieur microbiologiste de nationalité togolaise

Résumé :

La croissance africaine est basée sur l’agriculture, qui est surtout dominée par les petites exploitations. L’agriculture participe à près de 25% du PIB dans la plupart des pays africains et 530 millions d’africains dépendent directement de ce secteur d’activité.

Pour répondre aux besoins croissants de la population et résoudre les problèmes de rendements faibles, de ravageurs et de maladies dans les cultures, les producteurs se tournent vers une utilisation massive et abusive des pesticides et engrais chimiques, avec des risques sur la croissance, la santé et l’environnement.

En effet, en Afrique sub-saharienne, on estime que les coûts résultant des intoxications aux pesticides dépassent maintenant le somme totale annuelle de l’aide publique au développement accordée à la région en matière de soin de santé de base (à l’exclusion de l’aide publique pour le VIH/SIDA). Dans la même région, on estime que le coût total des maladies et des blessures liées aux pesticides pourrait atteindre 90 milliards de dollars (USD) d’ici 2020.

Notre projet consistera à produire et commercialiser pour les agriculteurs, qui se tournent de plus en plus vers une agriculture respectueuse de l’environnement, des biopesticides à base de microorganismes présents dans la nature en particulier de Trichoderma, un mycoparasite qui s’attaque aux maladies telles que le fusarium, le pythium, le rhizotonia, le botrytis… qui détruisent les racines et les parties aériennes des cultures, entrainant la fonte des semis pré et post-émergence.

Ce projet vise à apporter une alternative biologique à l’utilisation des pesticides et engrais chimiques, afin de résoudre les problèmes des maladies décimant les cultures, et mettre à la disposition du consommateur des produits alimentaires sains. Le projet BIOTRI aurait ainsi un impact positif sur l’agriculture, moyen de subsistance de millions d’africains, la préservation des écosystèmes et la protection des consommateurs et des producteurs.

Le deuxième prix est attribué au projet INSTALLATION D’UN RUCHER DE 1000 RUCHES DE TYPE NKUIECAM DANS LES MONTS MAMENGOUBA ET SES ENVIRONS, DEPARTEMENT DU MOUNGO, REGION DU LITTORAL

Nom du porteur de projet : Miantsia Fokam Olivier

Le projet intitulé « Installation d’un rucher de 1000 ruches dans les monts Manengouba et ses environs, département du Moungo, région du Littoral » se décline en trois axes majeurs :

  • Fabriquer 1000 ruches Nkuiecam ;
  • Installer une unité de fabrication des tenues apicoles et autres matériels (enfumoirs, lèves barrettes…)
  • Installer une unité de conditionnement.

L’objectif de projet est d’installer un rucher de 1000 ruches dans les monts Manengouba et ses environs afin de satisfaire la demande en miel et autres sous-produits de la ruche. Une ruche colonisée produit 9 litres de miel par récolte. Et nous avons en moyenne 3 récoltes par an, soit 27 litres de miel par an. Le rucher ayant 500 ruches, 13500 litres de miel par an (colonisation total des ruches) et à raison de 3000 FCFA, on aura donc 40.500.000 par an. Comme la colonisation 500 ruches par an n’est pas facile, nous projetons une colonisation progressive du rucher de l’ordre de 250 ruches par an, ce qui fait donc un revenu brut de 20.250.000FCFA par an soit un amortissement de plus 95% du budget initial.

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