Stéphane Arnon Abrahams : “Offrir un service Internet de qualité aux Camerounais”

Le directeur général du fournisseur des services Internet, YooMee, installé au Cameroun depuis septembre dernier, parle de la spécificité de son entreprise.

Qu’est-ce qui se cache derrière le vocable «YooMee», filiale de la société suisse, 4G Africa AG représentée dans 15 pays d’Afrique sub-saharienne ?

Tout en vous remerciant pour l’estime que vous nous accordez en nous rendant visite dans nos locaux, il faut préciser que le Cameroun est la première expérience en Afrique sub-saharienne et une quinzaine de pays sont effectivement envisagés dans cet espace. YooMee déjà est une expression qu’on peut retrouver dans presque toutes les langues et dans notre espace géographique. Il peut se comprendre par «toi et moi», représentant ainsi l’image du réseau, de l’interaction ou de l’échange qui est ainsi rendu possible par une connexion Internet de qualité. 

Après l’inauguration du showroom YooMee qui correspondait au lancement des activités le 8 septembre 2010 à Douala, vous venez de mettre le cap sur Yaoundé depuis le 8 décembre dernier alors que la couverture de Douala oscille encore autour de 80%. Comment comprendre cette course à l’occupation spatiale ?

Le projet YooMee a une vocation nationale. Effectivement, nous avons, depuis le mois d’Octobre 2011, lancé les activités dans les deux principales villes du Cameroun. Nos équipes techniques sont à pied d’œuvre pour optimiser la couverture réseau dans ces deux villes. Ceci nous tient à cœur du moment où nous voulons offrir un service Internet de qualité aux populations camerounaises qui le méritent. Le déploiement vers de nouvelles villes sera effectif lorsque cette couverture sera menée à terme. 

Le 2 décembre dernier, sur une chaine de télévision basée à Douala, vous avez affirmé que YooMee fournit une connexion 4G. Que mettez-vous dans cette formule?

Vous faites bien de nous donner l’occasion de préciser les contours du terme ”4G” qui suscite pas mal de polémique. La technologie et les équipements que nous utilisons sont un standard et des protocoles certifiés et reconnus à travers le monde comme étant Wireless technology Mobile Wimax de quatrième génération. Ceci est un standard international définit par l’UIT (NDLR : Union Internationale des Télécommunications). YooMee fournit bien une connexion Internet 4G. 

Vous revendiquez un débit d’au moins 640 kbps contre 128 kbps que fournissent vos concurrents. Est-ce que la course à la technologie ne va-t-elle pas entrainer des inconvénients économiques avec un nouvel équipement pour les internautes et de brouillages ponctuels des fréquences ?

Le régulateur, qui d’ailleurs joue bien son rôle, a vocation à veiller à ce qu’il n’y ait pas de brouillage de fréquences entre opérateurs. Le gain de rapidité et de stabilité que confère notre nouvelle technologie permet à l’internaute d’avoir une utilisation optimale de l’internet. Ceci permet un gain en termes de temps et de coûts. 

Est-ce que l’internaute ne paiera pas un coût supplémentaire en termes d’équipements pour jouir de cette technologie de pointe que vous proposez ?

Non pas forcément. Si vous observez les prix que nous pratiquons, nous sommes sur la moyenne du marché pour des équipements aux performances plus élevées. 

Au cours de plusieurs de vos sorties, le leitmotiv demeure que les Camerounais ne font plus confiance aux opérateurs économiques à cause du mauvais rendement de leurs services. Comment YooMee compte les remettre en confiance dans le domaine d’Internet ?

En leur faisant découvrir et expérimenter les performances de notre réseau. Pour le faire, nous n’avons pas hésité à ouvrir à Bonanjo, à Douala, un showroom gratuit pour le public. Nous sommes aussi allés vers les populations au moyen de road show (stands fixes de démonstration et de vente). Pour nous, il n’y a pas de meilleures preuves que par l’expérience. 

Quelle lecture faites-vous du paysage des télécommunications au Cameroun après quelques années passées en Israël et en Bulgarie?

Le paysage des télécommunications au Cameroun est très dynamique et, de notre point de vue, n’a pas encore révélé toutes ses potentialités. Il est d’ailleurs de la responsabilité de tous les acteurs de permettre aux populations d’accéder, dans les meilleures conditions, aux offres que nous proposons. Ceci, nous l’espérons, contribuera, sans doute, à réduire la fracture numérique. 

Que vise YooMee à travers ses cours magistraux inaugurés le 27 janvier dernier dans les campus de Douala?

Justement à se rapprocher d’une couche de population à laquelle nous sommes sensibles et même redevables que sont les étudiants. Il n’est point besoin de rappeler que l’avenir du Cameroun repose sur ceux-ci. A ce titre, ils ont besoin d’être encadrés. Par ailleurs, à l’heure du web 2.0, nous pensons qu’il faut former une nouvelle génération de citoyens camerounais qui ne se limiteront plus à être des consommateurs de l’Internet, mais de véritables producteurs de contenus. De façon plus concrète, ce séminaire visait à expliquer aux étudiants les multiples possibilités que leur offre l’Internet aujourd’hui pour leur donner du répondant et plus de visibilité dans leurs études, la recherche de l’emploi et aussi susciter des vocations en leur présentant des métiers porteurs du secteur des télécommunications. 

Il faut dire que nous ne nous sommes pas arrêtés en si bon chemin puisque nous avons continué en organisant des journées portes ouvertes au cours de la semaine de la jeunesse à l’intention des élèves de classes terminales de quelques lycées de la ville de Douala ainsi qu’à l’endroit de certaines institutions universitaires privées et publiques. 

Selon leurs cahiers de charges, les entreprises de téléphonie mobile au Cameroun ont une responsabilité sociale. Qu’est-ce qui a été déjà fait par YooMee en matière d’œuvres sociales ?

Nous pouvons déjà signaler notre présence auprès de cette jeunesse et notre souci désormais constant d’être à leurs cotés. Cette sortie assez remarquable envers nos jeunes compatriotes s’est matérialisée par une remise de matériels. D’autre part, nous n’hésiterons pas à soutenir tous les projets sociaux et humanitaires qui sont soumis à notre attention. Enfin, nous travaillons sur un projet de fondation YooMee qui aura vocation à encadrer tout ce qui intègre cette responsabilité sociale ou sociétale de l’entreprise. 

Avez-vous des ambitions pour la téléphonie mobile et que proposez-vous aux Camerounais dans les années à venir en termes de coût, qualité et couverture ?

Pour l’instant nous sommes un Fournisseur d’accès à internet et nous nous engageons sur la base de notre technologie et des gros investissements déjà consentis au Cameroun à offrir aux populations un service de qualité au juste prix. 

Au cours de la première édition de « YooMee Open Day » le 15 août dernier à Douala, vous affirmiez que YooMee veut faire du Cameroun la capitale Internet haut débit en 2012. Comment cela est-il possible lorsqu’Internet n’est pas totalement rentré dans les mœurs des Camerounais et que la fracture numérique est criarde avec 200 mille abonnés sur près de 20 millions d’habitants ?

C’est pour nous un ambitieux pari qui passe par une éducation, une conscientisation des masses et une stratégie plus permanente, un marketing dynamique qui consiste à porter le produit toujours plus près des consommateurs afin qu’ils retrouvent l’Internet dans des endroits auxquels ils sont loin d’imaginer. En 2012, nous intensifierons cette stratégie et déploierons d’autres que vous nous permettrez, pour des raisons évidentes, de ne pas dévoiler ici. 

Qu’attendez-vous du gouvernement camerounais ?

Je commencerais déjà par remercier le gouvernement camerounais pour son soutien constant et l’encadrement qu’il apporte aux operateurs des NTIC dans leur responsabilité quotidienne. Nous souhaitons juste que l’action d’assainissement du cadre législatif et réglementaire se poursuive ainsi qu’un effort pour rendre abordable les coûts de la fibre optique au citoyen lambda au moyen de leviers dont il dispose. 

Source : L’Actu

LAISSER UNE RÉPONSE

SVP, entrez votre commentaire!
Veuillez saisir votre nom ici

spot_img

Plus d'infos

Chapdel KAMGA : « Le but de Notch Pay...

- Chapdel KAMGA est un génie du numérique Camerounais qui a su se faire une place...
Luc Missidimbazi : « La dimension internationale du salon Osiane se confirme, s’exprime et s’affirme »

Luc Missidimbazi : « La dimension internationale du salon Osiane se...

- La huitième édition du Salon international de la technologie et de l'innovation (Osiane) baptisée « Kolonga »...
Éric Benjamin Lamère : « Le paiement des factures Camtel par MTN Mobile Money est venu s’ajouter au dispositif »

Éric Benjamin Lamère : « Le paiement des factures Camtel par...

– C’est une innovation majeure pour simplifier le parcours client des utilisateurs et abonnés de Camtel. Ils...

Sur votre mobile

Si vous avez aimé ce texte, vous aimerez bien bien d'autres. rejoignez notre canal Telegram et notre chaîne WhatsApp pour ne rien manquer de nos infos stratégiques et de nos exclusivités.

Chaine WhatsApp de Digital Business Africa