Téléphonie mobile : de lourdes batailles en perspective

Les licences des opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun arrivent à échéance. Si au Minpostel on parle de 2015 pour tous, ce qui va raviver les appétits reste la qualité des offres à présenter au gouvernement camerounais.

Le moins que l’on puisse dire jusqu’ici, c’est qu’avec l’entrée du 3ème opérateur Viettel, Orange et Mtn arrivés respectivement 14 ans et 15 ans plus tôt font déjà face à ce que des observateurs avertis appellent “concurrence déloyale” favorisé par le gouvernement. Au ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), on défini cela comme étant “l’avantage qu’on accorde à un nouveau venu”. Si les deux anciens opérateurs que nous avons tenté de rencontrer ne veulent pas se prononcer sur la question, dans les couloirs et même les salons feutrés de Yaoundé, la pilule reste difficile à avaler.

“Il est impensable que des opérateurs qui sont là depuis, ont fait leur preuve ici et ailleurs, ont le nécessaire et que l’exclusivité revienne à un nouveau qui a même de la peine à installer son matériel” s’indigne un professionnel qui a requit l’anonymat.

Au regard des prix pratiqués et la qualité de la connexion offerte, les questions qui brulent les lèvres restent sans nul doute, le contenu des offres lors des prochaines négociations. A ceci, il faut bien ajouter la fibre optique Sat3 qui de l’avis de certains experts arrivera à expiration dans 2 ans en attendant que le délai se raccourcisse avec l’entrée en activité de Viettel qui en fera partie. Le monopole de Camtel sur la fourniture d’accès qui de certains acquéreurs reste trop cher ne sera pas de nature à donner l’occasion aux opérateurs de présenter  des offres plus attrayantes “malgré notre bonne volonté” et les bilans largement satisfaisants. 

D’autres goulots d’étranglements n’ont pas été de nature à permettre à ces opérateurs de poursuivre sereinement leur marche vers le développement. Les coupures intempestives d’énergie électrique aussi ont été à l’origine d’un ralentissement des investissements. Selon des sources, 25% des installations de Mtn- Cameroun fonctionnent avec des groupes électrogènes tandis que cet opérateur paie 38% d’impôts au Cameroun contre 25% au Ghana. Il en est autant pour la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva) qui est de l’ordre de 19,25% contre 5%  au Nigeria. Selon un classement, Mtn pratique les prix les plus bas de l’Afrique francophone soit 60 Fcfa et 90 Fcfa la minute respectivement pour le même réseau et vers les autres opérateurs. Un bilan qui amène à comprendre sur quel front l’avenir se jouera. Comme partout ailleurs dans le monde, ces opérateurs veulent plutôt dépassionner les débats en l’orientant vers “les
télécommunications comme système sanguin de l’économie nationale”.

Vendre la chèvre et retenir la corde

Plus grave, le Cameroun est le premier pays d’Afrique à avoir lancé le Gsm en 1994, l’un des premiers à libéraliser le secteur des télécommunications avec en 1999 la première licence octroyée à France Télécom et dans les débuts des années 2000, le rachat de Camtel mobile par Mtn. 15 ans après, le Cameroun reste parmi les 5 derniers pays qui n’ont pas la 3G. Un tableau paradoxal au regard des efforts fournis par des opérateurs en vue d’arrimer le Cameroun vers des technologies de pointe.

On se souvient qu’en 2009, face au manquement de la Sat3, un opérateur a proposé Wax, plus performante, moins couteuse et très pratique. Le Ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel) encore en poste avaient effectué une descente à Limbé où se trouve le point d’atterrissage. L’Agence de régulation des Télécommunications (Art) avait autorisé son exploitation. Mais celle-ci a été mise en berne par une loi votée à l’Assemblée nationale indiquant que c’est de la souveraineté de l’Etat. Pourtant au Congo voisin où 5 câbles sont mis en exploitation, ceux-ci favorisent le développement d’internet  au point où, le cap est mis sur la 5G. En Ethiopie 100 000 km de fibre optique ont été posés contre 8 000 au Cameroun selon des chiffres officiels. D’autres sources parlent plutôt de 3 500km seulement. La 4G en République centrafricaine voisine ou au Rwanda contre 3 au Cameroun, certains spécialistes parlent en
réalité de la 2G.

 Source : Le blog de  Paul Joël Kamtchang

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