Beaugas-Orain Djoyum : « Non…, les réseaux sociaux ne sont pas une forme de terrorisme »

(TIC Mag) – Lors du premier Colloque international pluridisciplinaire sur le thème général “Réseaux et médias sociaux en contexte : quels acteurs pour quelles appropriations et quelles significations ?” organisé du 21 au 23 novembre 2016 à Yaoundé à l’hôtel La Falaise et à la salle SITA Bella au Ministère de la Communication, Beaugas-Orain Djoyum, le directeur général d’ICT Media STRATEGIES, un cabinet de veille stratégique, d’e-Réputation et de fourniture de contenus médiatiques spécialisés, a présenté un exposé sur le sujet. Thème de son intervention : “Les ministres camerounais face à la contrainte des réseaux sociaux : discours, enjeux et pratiques”.

D’après Beaugas – Orain Djoyum, ils sont nombreux les ministres camerounais qui ne respectent pas la recommandation du président Paul Biya d’avoir une communication plus offensive sur les réseaux sociaux. Pourtant, une instruction du président de la République qui avait été rappelé aux membres du gouvernement en avril 2016 par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.

Le chef de l’Etat nous a demandé d’être plus présents sur les réseaux sociaux.<span class="su-quote-cite"><a href="http://www.digitalbusiness.africa/cameroun-paul-biya-prescrit-a-ses-ministres-plus-de-presence-sur-les-reseaux-sociaux/#.WDe7LPnhDIU" target="_blank">Issa TCHIROMA BAKARY</a></span>

Ces ministres ne sont pas non plus encouragés par certains représentants du peuple et notamment le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril. Dans son discours d’ouverture de la session parlementaire de novembre 2016, le PAN a assimilé les réseaux sociaux à du terrorisme et les a considéré comme « une arme vouée à la désinformation, pire encore, à l’intoxication et à la manipulation des consciences, semant ainsi la psychose au sein de l’opinion ».

Comment ne pas aussi évoquer, pour le déplorer, cette nouvelle forme de terrorisme, toute aussi insidieuse, qui ces derniers temps, écume le cyberespace ? Je veux parler des réseaux sociaux.<span class="su-quote-cite"><a href="http://www.digitalbusiness.africa/" target="_blank">Cavaye Yeguié DJIBRIL</a></span>

Pour le DG de ICT media Strategies, ce discours est de nature à décourager les ministres à mieux communiquer, et en temps réel, sur les réseaux sociaux. Et par là, les incite à désobéir à la recommandation du président de la République. « Non, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, les réseaux sociaux ne sont pas une forme de terrorisme ; Non, Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, les réseaux sociaux ne sont pas une arme vouée seulement à la désinformation, à l’intoxication et à la manipulation des consciences. Ils peuvent également être une arme vouée à l’information et à la communication », a déclaré Beaugas-Orain Djoyum.

Prenant l’exemple de la gestion de la communication de crise organisée par le ministère des Transports à la suite du déraillement du train de Camrail, Beaugas-Orain Djoyum constate que le département ministériel a exclu les réseaux sociaux, alors qu’il disposait d’une page Facebook. Pourtant, pendant ce temps, le ministre des Transports, Edgar Alain Mege Ngo’o,  était traité de tous les noms sur les réseaux sociaux pour avoir déclaré au 13h du poste national de la Crtv le vendredi 21 octobre 2016 qu’il n’y avait pas déraillement, alors que les images et vidéos du drame circulaient déjà sur les réseaux sociaux. Pourtant, pense-t-il, le ministère avait une formidable opportunité de communiquer sur les réseaux sociaux afin d’éviter la propagation d’informations erronées.

Deux comptes Facebook, piètre communication

Au sujet de cette catastrophe ferroviaire, le DG d’ICT Media STRATEGIES constate que le dernier message (au 21 novembre 2015) posté sur la page Facebook de ce département ministériel est le message d’au revoir de l’ex chef de la Cellule de communication publié le 08 juin 2016.

C’est trois jours plus tard, qu’une autre page Facebook du ministère des Transports est créée et partage le message de condoléances du président de la République aux victimes et aux familles éprouvées. Probablement, conclût Beaugas, l’administrateur de cette nouvelle page Facebook du ministère n’avait pas les accès du précédent compte.

Les défis

Parmi les défis à relever par les départements ministériels qui ne communiquent pas encore suffisamment sur les réseaux sociaux, Beaugas-Orain Djoyum évoque la nécessité de définir une stratégie de communication digitale sur le web et les réseaux sociaux en particulier ;  la nécessité de former et de recycler les fonctionnaires en charge de la gestion de la communication digitale ; la nécessité de communiquer régulièrement sur les réseaux sociaux (invitation à suivre l’exemple du président Paul Biya sur Facebook et Twitter) et dans les groupes de discussions populaires afin d’éviter la propagation d’informations erronées ; la nécessité pour les ministres d’avoir des comptes et pages personnelles officielles sur les réseaux sociaux, afin de communiquer efficacement (allusion aux ministres qui déclarent qu’ils n’ont pas de comptes sur Facebook et qui l’indiquent dans Cameroon Tribune et sur la Crtv oubliant complètement de communiquer aussi sur Facebook) ou encore la nécessité d’être accompagné par des cabinets spécialisés en Communication digitale. « En tous cas, ICT Media STRATEGIES est disposé à accompagner les départements ministériels qui traînent encore le pas », a lancé Beaugas-Orain Djoyum.

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Le Dg du cabinet ICT Media STRATEGIES a terminé son exposé en proposant d’étendre la notion d’espace public à l’espace virtuel afin que ceux insultent grossièrement des compatriotes sur les réseaux sociaux soient punis par la loi. « Il n’est pas normal qu’un enseignant d’Université, considéré comme influenceur sur Facebook, insulte grossièrement et publiquement la Première dame du Cameroun, Chantal Biya, sur Facebook sans qu’il ne soit inquiété. L’injure et la diffamation sont devenues le sport favori de certains sur les réseaux sociaux. Il y a nécessité de restaurer un minimum de morale et d’éthique sur ces plateformes. Cela s’observe sous d’autres cieux.  Récemment par exemple, certaines communes à Bruxelles ont décidé que proférer des insultes sur Facebook ou Twitter sera désormais punissable par la loi. L’insulteur est passible d’une amende allant de 50 à 350 euros. Cela peut dissuader certains », suggère le Dg d’ICT Media STRATEGIES.

A noter que ce colloque a été organisé par le département des Sciences du langage de l’Université de Yaoundé I sous le co-patronage du ministère de l’Enseignement supérieur et du ministère de la Communication.

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