Brahima Sanou : « Ma vision pour le Vice-Secrétariat général de l’UIT, donner un visage plus humain aux TICs »  

(TIC Mag) – Le directeur du Bureau de développement des télécommunications (BDT) de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Burkinabè Brahima Sanou, est candidat au poste de Vice-Secrétaire général de l’UIT. Il présente à TIC Mag ses ambitions, expose les projets qui le tiennent à cœur et manifeste sa gratitude au président Burkinabè, Roch Mark Christian KABORE, ainsi qu’à tous les présidents africains qui soutiennent sa candidature.

TIC Mag : Récemment, vous avez reçu le prestigieux “Award de la personnalité africaine de l’Année” 2017. Il s’agissait de quoi exactement ?

Brahima Sanou :  L’”Award de la personnalité africaine de l’Année” est un prix décerné par les “African Leadership Awards” pour reconnaître, récompenser et célébrer les illustres décideurs africains et de la diaspora, qui se sont distingués dans le continent et à l’international, et qui font la fierté et donnent l’image d’une Afrique qui innove et réussit. Les “African Leadership Awards” sont organisés sous l’égide du Groupe Promo Consulting en partenariat avec le Mouvement des Entreprises du Sénégal (MEDS), l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et l’Institut Mandela. J’ai été très honoré d’être l’heureux récipiendaire de l’”Award de la personnalité africaine de l’Année” le 4 novembre 2017 et je remercie les organisateurs et le jury international qui m’a jugé digne de cette très haute distinction.

Je dédie enfin cet Award à la diaspora africaine qui s’assume et s’affirme chaque jour davantage dans un monde en perpétuel mouvement où les assurances d’hier peuvent devenir rapidement les incertitudes de demain. Je le considère comme un encouragement et surtout une invite à faire plus et mieux pour l’Afrique et le monde, car il me donne la raison solide et l’énergie nécessaire pour continuer à exceller dans le domaine des TIC où j’ai encré ma carrière professionnelle pour contribuer à l’évolution et la paix dans notre société.

TIC Mag : Pourquoi l’UIT prépare en ce moment la désignation du vice-secrétaire général et comment le choix sera-t-il fait ?

B.S. : L’Union internationale des télécommunications (UIT) est l’institution spécialisée des Nations Unies pour les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Elle est dirigée par cinq fonctionnaires élus (Le Secrétaire général, le Vice-Secrétaire général et trois Directeurs) qui sont élus pour des mandats de quatre ans renouvelables une seule fois. Le choix se fait par le vote à scrutin direct des 193 Etats membres – à raison d’un pays, une voix – lors de la Conférence de Plénipotentiaires (PP). La prochaine PP aura lieu à Dubaï du 29 octobre au 16 novembre 2018.

Ma vision est d’embrasser, encourager tous ces progrès technologiques tout en remettant l’homme et le développement durable au centre de cette évolution afin d’utiliser les TIC pour accélérer l’atteinte des objectifs de développement durable dans la santé, d’éducation, l’agriculture, l’autonomisation des femmes, l’emploi pour les jeunes pour ne citer de ceux-là.Brahima Sanou

TIC Mag : Vous-êtes candidat déclaré à ce poste de vice-secrétaire général de l’UIT. Que comptez-vous réaliser si vous êtes élu à ce poste ?

B.S. : Je suis candidat au poste de Vice-Secrétaire général de l’UIT en ce moment précis de l’histoire de l’humanité et de l’économie numérique où nous devons revisiter notre rapport à la technologie avec l’émergence des megadonnées où vos données personnelles sont devenues des marchandises, de l’internet des objets où tous les objets seront connectés et l’intelligence artificielle qui prendra des décisions qui jusqu’à présents étaient prises par les hommes.

Ma vision est d’embrasser, encourager tous ces progrès technologiques tout en remettant l’homme et le développement durable au centre de cette évolution afin d’utiliser les TIC pour accélérer l’atteinte des objectifs de développement durable dans la santé, d’éducation, l’agriculture, l’autonomisation des femmes, l’emploi pour les jeunes pour ne citer de ceux-là. En d’autres termes, ma vision est de donner un visage plus humain aux TICs. Par exemple, en transformant le sac d’écolier en tablette ou smartphone afin de donner aux enfants nés dans les pays en développement les mêmes chances et les mêmes opportunités dans la vie que les enfants nés dans les pays développés et contribuer ainsi à la paix dans le monde.

Vice-Secrétaire général de l’UIT, je m’attacherai à promouvoir la mise en place d’une infrastructure des TIC en large bande fiable et sécurisée et surtout l’utilisation des TIC pour le développement durable. Je mettrai un accent particulier sur l’innovation, l’emploi des jeunes et l’entreprenariat en m’appuyant sur les partenariats public privé (PPP) et la une coopération efficiente avec les organisations régionales et internationales des télécommunications, la communauté Internet et les autres acteurs de l’écosystème des TIC afin de créer une complémentarité parfaite et une synergie agissante.

TIC Mag : Pour une fois, l’Afrique parle d’une voix et soutien votre candidature. Comment est-on arrivé à ce soutien de l’Afrique à votre candidature ?

B.S. : Je dois remercier S.E.M. Roch Mark Christian KABORE, le Président du Faso, pour la confiance qu’il place en moi et pour son soutien personnel à ma candidature. C’est le Président du Faso qui a présenté ma candidature aux 54 Etats africains réunis au sein de l’Union africaine. Je suis très heureux et très fier que ma candidature ait été endossée par l’Union africaine, faisant ainsi de moi le candidat africain au poste de Vice-Secrétaire général de l’UIT. Je voudrais donc remercier tous les pays africains pour la confiance continentale placée en moi et leur dire que je suis prêt à relever le défi et contribuer à la fierté africaine.

TIC Mag : Vous avez été durant de nombreuses années à la tête du Bureau de développement des télécommunications de l’UIT. Quels sont les projets majeurs de l’heure sur lesquels vous travaillez et qui ont un impact certain sur les populations du monde et de l’Afrique en particulier ?

B.S. : Elu Directeur du Bureau de développement des télécommunications (BDT) en 2010, j’ai pris service en janvier 2011 à un moment où la construction de l’infrastructure de base et surtout l’infrastructure large bande était la première préoccupation. Nous avons promu le partenariat public privé en organisant les sommets “Connecter” dans toutes les régions du monde. Dans le cas de l’Afrique, le sommet « Connecter l’Afrique » a engendré plus de 70 milliards de dollars d’investissements qui ont contribué à la plus grande couverture en téléphonie mobile au développement d’internet et à la baisse des prix.

J’ai aussi initié la coopération avec la FAO avec laquelle nous avons co-publié un toolkit de mise ne place d’une stratégie de e-agriculture. Nous venons de commencer un programme commun avec le BIT pour promouvoir la formation en compétences digitales de cinq millions de jeunes d’ici 2030. Ce programme me tient particulièrement à cœur, car il est estimé que dans un future proche, 95% des emplois décents vont requérir des compétences digitales.Brahima Sanou

Depuis 2013-2014, nous avons commencé à mettre l’accent sur l’utilisation des TIC pour le développement tout en continuant à promouvoir le développement de l’infrastructure large bande. C’est dans ce cadre que j’ai initié la coopération avec l’UNESCO en co-organisant un forum entre le secteur des TIC et le secteur de l’éducation pendant la Semaine de l’apprentissage mobile.

En 2016, Nous avons co-organisé avec l’OMS une table ronde interministérielle en les ministres des TIC et les Ministres de la santé. Nous travaillons ensemble sur le programme « Be Mobile- Be Healthy » sur les maladies non transmissibles tel que le diabète et le cancer. Je viens de signer avec Dr. Moeti, la Directrice régionale de l’OMS, un programme commun de 10 millions de dollars pour promouvoir la couverture sanitaire universelle en Afrique en utilisant les TIC. J’ai aussi initié la coopération avec la FAO avec laquelle nous avons co-publié un toolkit de mise ne place d’une stratégie d’e-agriculture.

TIC Mag : Vous avez également un programme avec le Bureau international du travail (BIT). De quoi s’agit-il ?

B.S. : Effectivement, nous venons de commencer un programme commun avec le BIT pour promouvoir la formation en compétences digitales de cinq millions de jeunes d’ici 2030. Ce programme me tient particulièrement à cœur, car il est estimé que dans un future proche, 95% des emplois décents vont requérir des compétences digitales.

Ce programme est pour moi un point d’encrage pour repositionner la main d’œuvre des pays en développement et contribuer à la paix mondiale. Ces différents exemples illustrent comment, de manière concrète, je compte continuer à promouvoir l’utilisation des TIC et accélérer l’atteinte des Objectifs de développement durable tel qu’énoncé dans la vision.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM

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