D’après Jean-Louis Beh Mengue, MTN Cameroon propose la 4G de la débrouillardise avec la 2G

(TIC Mag) – L’Agence de régulation des télécommunications (ART) du Cameroun a organisé un forum sur l’apport des services 3G et 4G dans l’économie numérique du 09 au 10 février 2016 à l’hôtel Mont Fébé à Yaoundé. Occasion pour TIC Mag d’interpeller le directeur général de l’ART sur l’effectivité de la 4G au Cameroun. « Pourquoi l’ART n’a pas toujours attribué les fréquences pour la 4G aux deux opérateurs MTN et Orange ? », a demandé Beaugas-Orain Djoyum, le directeur de publication de TIC Mag, à Jean-Louis Beh Mengue, le DG de l’ART.

De prime abord, le DG de l’ART a remercié TIC Mag pour cette question qui, dit-il, lui « donne l’occasion d’éclairer un malentendu qui persiste depuis la semaine dernière à partir de Douala ». « On part d’une concurrence entre deux sociétés dont chacune se dit première de la 4G. Et on pose la question à l’ART de confirmer qui est vraiment le premier ou ne l’est pas. Nous disons que nous sommes à une position où les gens vont faire une course ; où nous disons « à vos marques, prêts, … » ; mais on n’a pas dit « partez ». Personne n’est parti, mais il y a des premiers. C’est cela que nous ne comprenons pas », a-t-il commenté.

« Pour revenir à la vraie question, il faut vous expliquer. Il n’y a pas de tabous dans ces questions.  Quand il s’est agi de préparer les dossiers de renouvellement de concessions, c’est l’ART qui a préparé ces dossiers ainsi que les cahiers de charges qui accompagnent le renouvellement de concession. Nous les préparons sur les indications du gouvernement qui est de renouveler la 2G pour les deux opérateurs et de donner la 3G. Voilà les instructions qu’on avait reçues du gouvernement. Nous préparons donc ces documents pour renouveler la 2G et donner la 3G. Mais, alors que nous avions déjà transmis notre dossier à notre hiérarchie, par la suite il y a eu une évolution dans la position du gouvernement qui voulait que l’on donne la 4G. Nous avons ajouté la 4G dans la convention concession, mais les cahiers de charge où l’on devait mettre les périmètres de contrôle de cette 4G n’existent pas. Ni les fréquences qui doivent accompagner la 4G pour la raison simple qu’il y avait la conférence mondiale des radiocommunications et que c’est à partir des résultats de cette conférence qu’on devrait déterminer très précisément quelles sont les fréquences de la 4G qu’on peut donner aux opérateurs. Le document est donc signé avec ces insuffisances. Dans les faits, ils ont officiellement la 4G. Et ils n’ont ni les fréquences et nous n’avons ni cadre de contrôle ou de confirmation qu’il existe la 4G », a expliqué Jean-Louis Beh Mengue.

Jean-Louis Beh Mengue TIC Mag

En clair, Orange et MTN Cameroon n’ont pas encore les fréquences pour la 4G. Au sujet de la 4G revendiquée par MTN Cameroon, le DG de l’ART a également apporté des précisions. Car quelques jours plus tôt, il avait affirmé comme TIC Mag l’avait rapporté que : « (…) Mais en fait, elle est déjà opérationnelle à MTN ».

4G avec les fréquences de la 2G

« On nous dit qu’il y a un premier et un dernier. Mais en fait, on s’est rendu compte, mes ingénieurs me l’ont dit, s’il y a une 4G qui est exécuté aujourd’hui, c’est avec les fréquences que l’ART avait donnée pour la 2G. On s’est rendu compte qu’avec les fréquences de la 2G on pouvait faire la 4G. Je crois que tous les opérateurs pouvaient le faire, mais c’est un seul qui l’a fait. L’autre ne l’a pas fait. Alors, en passant par la 2G, ils ont leur 4G. Mais, parce qu’on est en train de prendre une bande de la 2G pour cette 4G, tous les abonnés qui ont les terminaux de la 2G sont en difficulté, parce qu’il y a un engorgement dans la bande de fréquences de 2G. Et c’est pour cela qu’il y a eu une mauvaise qualité de service. Mais, comme ce sont des fréquences que nous avons données à des sociétés, à partir du moment où on leur donne la fréquence, la fréquence leur appartient. Qu’ils l’utilisent ou pas, ce n’est pas notre problème, parce qu’ils nous ont payé la contrepartie de cette assignation », déroule le DG de l’ART.

En réalité donc, précise Jean-Louis Beh Mengue, MTN Cameroon « a une 4G obtenue par la débrouillardise des ingénieurs et l’autre attend les fréquences qu’on a pas encore données ». Le DG indique que ses services ont déjà fait des propositions à la hiérarchie pour leur assigner les fréquences pour la 4G à MTN et Orange et que ses services rédigent en ce moment « le périmètre référentiel de contrôle » pour affirmer qu’il y a la 4G.

« Nous travaillons sur la base des textes. Quand il n’y a aucun texte, nous ne pouvons pas affirmer qu’il y a la 4G au Cameroun. Sur la base de quoi ? Voilà la vérité sur cette affaire. Officiellement, l’on doit donner les fréquences de 4G à MTN et à Orange. Deuxièmement, dans les cahiers de charge des conventions de concession, nous devons ajouter des paragraphes pour le périmètre de contrôle du fonctionnement de la 4G qui n’existe pas aujourd’hui. C’est à partir de ce moment-là que nous saurons dire qui est premier et qui est dernier », conclu Jean-Louis Beh Mengue.

Clair comme l’eau de roche. Donc, pas de fréquences 4G à MTN et à Orange et pas encore de véritable 4G au Cameroun.

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