(TIC Mag) – Dans une interview récemment accordée à nos confrères de bonabéri.com, la promotrice de l’agence digitale Kouaba Marylène Owona donne son point de vue sur les opportunités de développement des filières digitales au Cameroun. Selon elle, il existe de réelles opportunités dans le pays qui restent encore largement sous exploitées du fait des réticences souvent culturelles : « Le digital au Cameroun souffre de la complexité du pays ce qui peut être désolant. Il faudrait que les réseaux sociaux ne soient plus vus comme des agents de déstabilisation. On ne peut pas arrêter le progrès. Ce n’est pas parce qu’on arrête une montre qu’on arrête le temps. Il faut que nous soyons au rendez-vous d’internet car les autres ne nous attendent pas ».
Pour inverser la donne, Marylène Owona propose plus d’investissement des pouvoirs publics, mais également une forte implication des autres acteurs de la chaîne, y compris les opérateurs de la téléphonie mobile, à qui elle reproche parfois des déficits de communication : « On est dans ce que j’appelle le paradoxe camerounais. On a par exemple Nexttel qui a une très bonne connectivité, qui offre un très bon accès à Internet et dont les tarifs sont très attractifs. Mais une puce Nexttel ne fonctionne plus une fois qu’on sort du territoire camerounais. Cependant, je pense aussi qu’il y a un problème de communication. Dommage, car je n’ai jamais aussi bien eu internet qu’avec Nexttel qui parfois offre un service meilleur que les opérateurs en France. Il faudrait qu’ils communiquent plus et que les gens leur fassent confiance. Quand je parle de paradoxe, c’est parce qu’au Cameroun on est friand d’innovation, mais en même temps très conservateurs. Les consommateurs vont naturellement vers les opérateurs les plus connus au détriment des nouveaux, qui peuvent pourtant offrir un très bon service ».
Sur l’avenir du digital au Cameroun, Marylène Owona se dit toutefois confiante, en l’idée que ce marché décollera véritablement au cours des prochaines années.
