Minette Libom Li Likeng : « L’action des 500 000 ordinateurs, c’est un déclic !»

(TIC Mag) – Alors qu’elle était invitée le 31 décembre 2017 à l’émission spéciale sur le décryptage du message du président du président Paul Biya à la nation sur la chaîne Canal 2 International, la ministre camerounaise des Postes et des Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, en a profité pour faire le point sur l’avancement de l’économie numérique dans le pays. Et surtout pour appeler les Camerounais à y croire et à multiplier les efforts dans ce sens. TIC Mag en a tiré quelques extraits des questions posées par le journaliste Jean Bruno Tagne, présentateur de ladite émission.

Quelle est la part du ministère des Postes et des Télécommunications dans la croissance de l’économie camerounaise aujourd’hui ?

Pendant au moins trois à quatre adresses à la nation, le président de la République a balisé le chemin. Aujourd’hui, il est reconnu dans le monde entier que le secteur le plus performant c’est le secteur de l’économie numérique qui crée l’emploi et qui accélère la croissance. Le président Paul Biya a demandé à tout le monde de se mobiliser. C’est une révolution. La révolution numérique est plus puissante que la révolution industrielle. Alors, le gouvernement s’est mis au travail. Nous sommes donc en train de mettre les bases pour que cette économie numérique soit réelle au Cameroun et que la croissance soit accélérée.

Et aujourd’hui, cela se voit parce que la tranche de la population qui est la plus ouverte c’est la jeunesse. Et on voit comment les jeunes camerounais se battent sans même attendre l’accompagnement que le gouvernement va mettre en place pour innover. Parce que, avec l’avènement du numérique, on innove. Et nous avons aujourd’hui les résultats.  Nous sommes en train de travailler pour qu’il y ait un environnement favorable pour la création des entreprises du numérique. Voilà pourquoi je me réjouis aujourd’hui en disant que le président Paul Biya a ouvert un autre chemin en disant qu’on doit investir dans les petites et moyennes entreprises C’est à travers les petites et moyennes entreprises qu’on va créer les grandes entreprises. Et notre département ministériel est concerné parce que les petites et moyennes entreprises classiques ce ne sont pas celles-là. C’est celles où il y aura le numérique et c’est celles-là qui iront très vite.

Est-ce qu’il ya pas quand même beaucoup de fantasme autour des startups qu’on présente comme étant le nouvel eldorado des PME et la création des emplois chez les jeunes. Concrètement, est ce que vous sentez qu’il y a un véritable bouillonnement efficace dans les startups ?

S’il vous plait, n’utilisez pas le mot « fantasme », parce que lorsqu’ils entendent ils croient que les gens rêvent. C’est une réalité. C’est pour ça que je parle de réforme. Il faut que vous-même vous changiez de logiciel pour que vous y croyiez pour convaincre cette jeunesse là qu’il faut investir. Ailleurs cela s’est passé comme cela. Quand nous admirons le Kenya, le Rwanda, c’est pas la magie. Ce sont des jeunes. Et ce qui est bien avec l’économie numérique c’est qu’il suffit de deux choses : Le cerveau et l’outil. Dès que vous avez l’outil, vous êtes connectés à la communauté internationale. Du coup, le savoir n’a plus de limites. Et vous avez le cerveau. Les Camerounais sont tellement bien formés. Encouragez ces jeunes. Le président a dit qu’il faut que tout le monde mette la main à la patte. Le public comme le privé. Nous devons tous nous interroger pour voir ce que nous avons fait. Ça booste la communication, ça booste le commerce.

Les ruptures de connexions que vous connaissiez, c’est parce que les opérateurs ne respectaient pas leurs cahiers de charge. Maintenant qu’on a identifié d’où vient le problème, nous travaillons à ce que vous ayez une bonne connexion… Bien-sûr ! Les opérateurs se sont déjà organisé chacun. Parce que si après ils ne l’ont pas fait, ils seront sanctionnés !Minette Libom Li Likeng

Pour parler d’économie numérique, il faut une connexion internet de qualité. Et encore faudrait-il qu’elle soit la tout le temps. Mais vous avez coupé Internet dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest pendant longtemps ! Cela a dû porter un coup à l’économie numérique !

Je pense qu’il faut rester positif. Et cela a été dit à tout le monde que la situation sécuritaire du pays, et le président l’a dit dans son adresse, a amené à prendre des décisions difficiles. Et une fois que tout s’est arrangé, tout a été remis en place. Mais la connexion a été maintenue dans toutes les autres régions. Et je vous rappelle qu’il y a un jeune, Nji Collins, que j’ai d’ailleurs eu à primer parce qu’il est un jeune camerounais de 17 ans qui est parti décrocher aux Etats-Unis le Prix de codage Google à la période même où il y avait ce problème d’Internet. Il partait de Bamenda pour venir à Douala se connecter. Ce n’est pas ce qu’on souhaite, vu que le président lui-même fait la promotion de l’économie numérique. Si on en était arrivé là, c’était un incident fâcheux.

Aujourd’hui, nous travaillons pour qu’il y ait la connexion partout. Voilà pourquoi en infrastructures, nous travaillons à connecter toutes les régions, la sous-région. Et maintenant, le président a instruit l’audit de la qualité. Parce que les ruptures de connexions que vous connaissiez c’est parce que les opérateurs ne respectaient pas leurs cahiers de charge. Maintenant qu’on a identifié d’où vient le problème, nous travaillons à ce que vous ayez une bonne connexion.

Donc vous promettez qu’en 2018 on aura une bonne connexion.

Bien-sûr ! Les opérateurs se sont déjà organisé chacun. Parce que si après ils ne l’ont pas fait, ils seront sanctionnés !

Est-ce qu’il n’aurait pas été plus bénéfique pour le Cameroun de construire une chaine d’assemblage au lieu de commander 500 000 ordinateurs pour les étudiants à la Chine ?

Quand le président a parlé, tous les départements ministériels ont élaboré le plan de développement de l’économie numérique. Il y est attaché un programme d’actions prioritaires. Tous les ministères, y compris l’Agriculture ont élaboré des stratégies pour introduire les TIC. L’assemblage des ordinateurs, l’action des universités a été un signal de la vision du chef de l’Etat à un département ministériel particulier. Dans le Plan stratégique il y a trois piliers. Il nous faut organiser la transformation numérique, la création des contenus, l’assemblage ! Ces modules et tous sont dans le programme ! Donc, l’action des 500 000 ordinateurs, c’est un déclic. Au moins pour les universitaires pour qu’ils aient la connectivité, mais on doit penser même à l’école primaire.

Propos retranscrits par TIC Mag

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