Après une entrée timide dans l’univers de transfert de fonds il y a cinq ans, le «Mobile Money» est en voie de devenir l’un des moyens les plus utilisés au Cameroun, au point que les deux opérateurs majeurs de téléphonie mobile en ont fait leur apanage.
Fruit de la diversification par l’un des pionniers du transfert de fonds, en l’occurrence Express Union, «Mobile Money», a tôt fait d’entrer dans les mœurs des consommateurs camerounais.
Et en cinq années d’existence, ce mode de paiement, mais aussi de mise à disposition de fonds pour les tiers, se veut désormais le recours par excellence, dans les flux financiers au Cameroun et au-delà, eu égard à la conquête des marchés de la zone Cémac. Pour ce faire, les initiateurs de ce projet plus que porteur, se sont dotés d’atouts indéniables tenant notamment de la gratuité des frais pour y souscrire, mais également de la sécurité induite de ce produit novateur à plus d’un titre. Certes, la réticence des consommateurs n’aura pas toujours garanti à ce produit un taux de réceptivité conséquent de la part des consommateurs, mais très vite, ces derniers ont pu mesurer les gains substantiels que leur procure «Mobile Money».
Et depuis lors, ce produit n’en finit plus de dérouler de nouvelles applications opérationnelles au point d’en faire, l’un des produits phares aussi bien pour les structures se mouvant dans le transfert de fonds strict, que pour les opérateurs de téléphonie mobile pour lesquels, il constitue une prestation plutôt différenciée, venant étendre de manière significative leur offre première. Mieux, alliant discrétion et efficacité, il dilue significativement les risques d’insécurité attachés à la manipulation des espèces, dans un environnement enclin aux agressions de tous genres. Pourtant, son adoption par le grand public aura nécessité des efforts de sensibilisation énormes au travers notamment, des affiches et autres messages sms, de la part aussi bien de la structure qui initia cette prestation que des opérateurs de téléphonie mobile. Et littéralement inondés par ces messages, les consommateurs en ont progressivement appréhendé le bien-fondé, mais aussi et surtout la fiabilité, quitte pour eux de faire du téléphone, leur nouveau porte-monnaie.
Étendre le marché la Cémac
En effet, bien que gratuit, cette prestation exige des détenteurs de téléphone, la constitution préalable d’une sorte de deposit sur lequel, s’opèrent les débits à hauteur des sommes transférées ou affectées au règlement des factures diverses. Et comme le compte y attaché est assujetti à la possession d’un code connu du détenteur du téléphone, la confidentialité des opérations financières s’en trouve garantie et prémunit les détenteurs des fonds «Mobile Money» de toute mauvaise surprise, quand bien même leur téléphone venait à être subtilisé. C’est donc dire qu’il s’agit d’une application opérationnelle de la monétique qui, diluant le recours à la manipulation de la monnaie fiduciaire, réduit conséquemment les risques de transport sur soi, de sommes plus ou moins importantes. En définitive, on en est à une mobilité financière plus accrue sans que, pour autant, l’on soit obligé de s’encombrer d’espèces sonnantes et trébuchantes. Surtout que, pour ce faire, aussi bien les structures de transfert de fonds que les opérateurs de téléphonie mobile, ont affecté à cette prestation spécifique, une équipe d’assistance technique pour toutes les difficultés qu’ils pourraient rencontrer dans l’usage de celle-ci.
Devant le succès de cette prestation, si pour l’heure, seules les structures de transfert de fonds ont entrepris d’étendre cette offre aux pays de la sous région, eu égard au partenariat qu’elles disposent en la matière, il ne fait point de doute que très tôt, ce moyen d’effectuer diverses opérations financières se substituera très vite aux transferts traditionnels, en considération à la fiabilité qu’il offre. Ce d’autant plus que, quel que soit l’opérateur de téléphonie mobile du client y ayant souscrit, ce dernier peut envoyer et recevoir de l’argent en toute sécurité, discrétion et rapidité. Et comme à l’international, il s’agit de critères déterminants dans les opérations financières, il ne fait point de doute que dans un proche avenir, le «Mobile Money» deviendra le passage obligé, tout au moins, dans la sous-région où d’ores et déjà, l’initiateur de cette application monétique peut valablement compter sur un réseau de plusieurs centaines d’agences. Suffisant pour comprendre combien l’innovation, quel que soit le marché, peut être le fondement d’une stratégie de développement, mais également un puissant moyen de refréner les files d’attente dans les guichets des services publics de prestations par abonnement, à l’instar de Camwater ou Aes Sonel, pour ne citer que ces deux-là.
Source : Aurore Plus
