Samuel Nono : « TSI a pour partenaire technique Korea Telecom, qui a un contrat avec Octant capital »

Accusé par le Minpostel d’avoir déposé une déclaration mensongère en vue de l’acquisition d’une licence 3G au Cameroun, le représentant de la société Technologie et Système d’Information s’explique.

Le ministère des Postes et Télécommunications affirme que dans votre dossier d’appel d’offres vous avez clairement indiqué que vous êtes partenaire de Korea Telecom (KT) et que vous avez fait valoir son expertise. Avez-vous indiqué dans votre dossier que KT était votre partenaire ?

Il faut que les choses soient clairement dites. Notre DAO a la mention TSI/KT parce que TSI est le soumissionnaire et KT l’opérateur que nous amenons.

Mr le Ministre aurait souhaité peut-être que nous écrivions TSI/OCTANT/KT. Seulement, nous l’avons écrit ainsi pour deux raisons : la première c’est que TSI a un contrat de partenariat financier avec Octant capital (la base même du projet), la seconde raison c’est que TSI a pour partenaire technique KT, qui a un contrat avec Octant capital. Qu’est-ce qui a posé problème ? Allons-nous faire un débat de sémantique sur le mot partenaire ?

 

Comment comptiez-vous travailler avec KT, alors que vous n’aviez pas de contrat formel avec cette entreprise ?

Octant Capital qui est le pilier de notre projet (financier) nous a amené dans ce projet, via son contrat de partenariat avec KT que nous avons. Le modèle économique que nous avons choisi nous a permis ce montage et KT aurait simplement introduit son capital, via Octant dans TSI si nous avions l’adjudication provisoire. Je le redis, le pivot de notre projet reste et demeure Octant Capital.

TSI présente une lettre de SangWook Kim, Vice-président à Korea Telecom, datée du 16 décembre 2012 et adressée au ministre des Postes et Télécommunications. Cette lettre explique au ministre que le conseiller et partenaire  financier de KT et son partenaire local TSI effectueront des discussions en vue d’une licence 3G. Cette lettre avec l’en-tête Olleh est-elle authentique et provient-elle de KT ?

Cette lettre est authentique et provient de KT. OLLEH est la  branche télécom de KT.

Comment l’avez-vous obtenue ?

Nous l’avons eue par Octant capital, qui a un contrat avec KT. Cette lettre est le résultat de questionnements qui ont été faite en 2011 lorsque nous avions manifesté notre intérêt pour cette licence. Le Minpostel, via MAAS Telecom a toutes nos correspondances.

Cette lettre est-elle le seul lien que vous avez avec Korea Telecom ?

Je réitère ici mes propos. Nous avons le pivot principal de notre projet qui est Octant capital. C’est Octant capital le lien direct avec KT. (…) Je crois qu’on aurait pu nous demander plus d’informations ou d’éléments pour dissiper toute inquiétude.

A ce jour, que reprochez-vous exactement au Minpostel ?

Nous reprochons plusieurs choses au Minpostel : de n’avoir pas été présents au dépouillement ; d’avoir eu cette lettre en septembre 2012 et de nous avoir pas disqualifié ni nous en informer. Ce choix existait. Je précise aussi que malgré cela, nous avons été conviés à la conférence des investisseurs délocalisée de Yaoundé à Paris, du 8 au 10 octobre dernier et à laquelle je n’avais pas assisté pour des raisons personnelles. Néanmoins, j’avais eu le responsable de MAAS au téléphone et il ne nous a jamais informés de la lettre de septembre 2012.

Vous indiquez que le Minpostel vous a invité du 08 au 10 octobre 2012 à Paris pour une conférence des investisseurs, quel était le but de cette rencontre ?

Je crois que cette question s’adresse directement au Minpostel ou à son cabinet conseil MASS. Je précise que les rencontres devaient se faire individuellement, selon ce qui m’a été indiqué par le cabinet MAAS.

Pourquoi avoir adressé un recours auprès du ministère des Marchés publics, quand la loi sur de la loi n°2010/013 du 21 décembre 2010 régissant les communications électroniques au Cameroun indique que c’est le Minpostel qui se charge du lancement des appels d’offres pour les concessions et les licences et la signature des conventions de concession ?

C’est aussi simple. Quand nous avons pris connaissance du choix de Viettel, nous en avons discuté avec Octant et il nous a demandé si nous avions la possibilité d’exercer un recours en annulation, suite aux données chiffrées du Minpostel. Me Assamba nous a conseillé depuis Paris et il a tout naturellement adressé au MINMAP, en notre nom (TSI) ce recours. Est-ce que la loi n°2010/013 du 21 décembre 2010 est au dessus de la loi des marchés publics au Cameroun ? Il est important de savoir que c’était un appel d’offres international.

Parlons à présent de TSI, quelle est sa nature et a-t-elle déjà des expériences dans le domaine des télécommunications ?

TSI est une SA dont le plus gros actionnaire est Evol Telecom, une société de droit américain et ayant des actionnaires camerounais. TSI a été créée en 2011. La société a été créée tout comme VIETTEL Sarl pour soumissionner le DAO. Notre financier Octant Capital a des expériences dans les acquisitions des licences GSM en Afrique de l’est.

A combien s’élève le capital de votre entreprise et comment comptiez-vous lever les financements s’il vous était accordé cette licence  3G ?

TSI a un capital de 50 millions de FCFA. Dans le montage qui a été fait, et le cabinet MAAS en a copie (puisqu’il en a été question en 2011 de savoir comment allaient s’articuler les choses), si nous avions cette adjudication provisoire, immédiatement, TSI ouvrirait son capital et KT en prendrait le contrôle. Ce schéma est en possession du financier du projet, Octant Capital.

Qui est Samuel Nono ?

Pour faire court, je suis un Camerounais vivant à l’étranger depuis plusieurs années et qui, par le biais de ses relations, essaye depuis 2001 d’apporter des investisseurs au Cameroun. Nous avons essayé dans le domaine des TIC (via l’interconnexion des mairies du Cameroun, sans succès et dans le domaine de l’E-Learning, sans succès). Nous avons toujours pensé que nous pourrions être utiles à notre pays. Certes dans le domaine économique, mais par le passé, nous l’avons été dans d’autres domaines et nous continuons à l’être. Samuel Nono n’est pas important, ce sont les projets que nous menons qui le sont.

Propos recueillis par Beaugas-Orain DJOYUM

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